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miaoum est dans le jardin, son jardin un peu en friche...
Elle avance, se laissant porter par..
Les reflets de la lune, les orties qui s'écartent...
Pas vraiment de chemin, pas vraiment de but...
Avancer, encore...
Mais pour aller où?
Tourner en rond?
Remarquez,
il n'y a pas grand lieu où partir, au delà des murs qu'elle ne veut pas
franchir, rien ne l'attire, dehors, de toute façon...
Elle y est bien, dans ce jardin.
Parce
qu'elle le connait? Parce qu'elle l'a construit au pied de la Grande
bâtisse, sous Sa protection, sous Son regard, à cette maison qu'elle a
trouvé si attirante au point de s'y installer?
Ce jardin n'est il aimé que par habitude, que par confort?
Si c'était le cas, elle devrait l'abandonner, en sortir, s'en enfuir...
Elle l'a déjà fait une fois, partir.
Mais ce n'était pas un jardin amoureusement bâti, non, juste une prison dorée à la peinture à maquettes...
Non, elle aime ce jardin, au pied de la Bâtisse.
Mais elle voudrait ne plus tourner en rond, dans ce jardin, en attendant.
Attendre
que la demeure daigne, peut être, ou peut être pas, prodiguer un peu
d'ombre à ses frêles plantations, une fois par jour, ce serait suffisant
pour qu'elles ne s'étiolent pas, que les mauvaises herbes, se foutant
de l'ombre ou de la lumière, elles, pullulent..
Attendre qu'enfin, la
toiture soit réparée pour qu'il n'y ai plus ces foutues fuites qui font
tout pourrir et laissent à craindre que des bouts de toits ne se
cassent la gueule sur le coin de la sienne...
Attendre que la maison laisse rentrer ceux qui Lui montrent un réel intérêt, pour elle, et sa pensionnaire..
Attendre que l'entretien de la tuyauterie soit prise en main, en éradiquant tout ce qui la fragilise...
Attendre...
Mais
pourquoi, finalement, si la Bâtisse après tout se fout d'avoir Son
jardin, si ça Lui suffit de le voir plein de liseron, de saloperies..
Mais elle, elle n'aime pas la médiocrité non plus, et ne la supportera pas longtemps, pas beaucoup plus longtemps...
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