Ce sujet, je devais le traiter depuis un moment, mais en m'y attelant ce sont d'autres idées qui me sont venues en tête. Cette fois encore, j'aurais encore envie de digresser, et tout ça à cause de mon Chapin et de son texte sur ce qu'évoque pour lui cette idée de tondre sa soumise, de me tondre... Parce que ses idées sont claires, ordonnées, réfléchies, et que moi, je ne sais écrire que d'un coup, que d'une traite laisser couler le flot des pensées qui ne me donnent que l'impression de laisser filer, échapper, se répandre et que je me questionne alors sur le pourquoi de cette incapacité, de cette immédiateté.....
Rhaaaaaaaaaaaaaaaa, non, la tonte, je voulais parler de la tonteuuuuuh!!
J'ai précédemment évoqué d'autres marques d'appartenance telles le tatouage ou le piercing lorsque l'on souhaite leur donner ce sens au sein du bdsm, les plus "évidentes", les plus visibles bien qu'assez peu répandues car demandant une réelle implication au sein d'un couple et non pas de soumises SDF (SansDomFixe) ou de Masters qui connaissent par cœur l'argus de la viande en fonction de sa fraîcheur...
En revanche, il existe une pratique bien moins fréquemment rencontré
dans les images "folkloriques" du BDSM alors que laissant une "marque"
qui durera mais à la temporalité restreinte même si plus longue qu'une
trace de fouet, la pratique de la tonte n'est guère représentée.
C'est
un acte fort qui a pourtant des adeptes mais, comme le piercing génital,
bien souvent rattaché à une notion d'esclavage. Cependant, des anneaux
dans une culotte, ça ne pose pas trop de soucis au quotidien alors que
tondre les cheveux d'une femme....
Il y a des images qui sont
parlantes: une équipe de foot féminine, les joueuses ont presque toutes
les cheveux longs comme si faire un sport "de mec" implique de montrer
sa féminité, et quoi de mieux qu'une longue crinière? Voyez aussi la
rareté des femmes à cheveux courts et des hommes à cheveux longs. Louise Brooks qui avait tout de même un petit carré était une actrice à la
coupe "garçonne" de l'époque, et pour une Twiggy ou Eve, combien de
mannequins à cheveux longs?
Le cheveux long comme marqueur de la féminité.
Or si je suis une femme, je ne me sens pas "féminine", j'en ai les panoplies pourtant de ce que j'en imagine: jupes noires, bas, talons, chemisiers échancrés tout à fait portables au quotidien pourtant, mais dont je n'arrive pas à m'accoutrer préférant toujours le pratique, rapide et chaud plutôt que ce qui me renvoi à l'apprêté, le "pas moi" qui lorsque je m'aime bien me trouve une tête de Cartoon que j'apprécie plutôt que celle de la femme fatale à laquelle je ne peux m'empêcher de rattacher le terme de "féminine" et que je ne pense jamais pouvoir être.
Mais ne pas être féminine ne veut pas dire nier sa féminité, seulement voilà ma féminité n'est pas dans mes cheveux et leur longueur, depuis des années, je les porte résolument courts, très courts, de couleurs plus ou moins définies et reconnaissables avec une nette préférence pour le coloris cyclamen lumineux, le violet m'allant bien moins au teint.
J'ai donc les cheveux courts et pourtant je crève d'envie (avec une pointe d'appréhension tout de même quant aux mésinterprétations que cela pourrait induire vu ma consommation tabagique et/ou mon peu de poitrine) que mon Homme me rase, qu'il s'arme d'une tondeuse et la passe sur mon crâne, que je n'ai plus de cheveux, qu'une peau nue et vierge...
Enfin vierge, j'ai déjà été rasée une fois mais de mon fait, d'une façon quelque peu cathartique.
Cette "pratique" m'a toujours interpelé même si ses origines viennent sûrement d'ailleurs, je l'ai rapidement intégrée à ma vision du BDSM (sûrement aussi parce que la lecture de "La Liste" de Nurse Jones m'a marquée) et elle a précédemment été attendue, espérée, parce que le constat, déjà, de la violence que cela pourrait revêtir alors que bien moins dangereux pourtant que beaucoup de pratiques, mais si peu usuel... et rejoignant ce côté provoc, iconoclaste et libertaire de ce que je veux que soit mon BDSM: un espace de liberté partagé avec mon partenaire de vie.
Lorsque pendant des années cela a été une envie qui est restée inassouvie, lorsque le partage n'a pas eu lieu et que l'histoire à laquelle elle a été liée s'est achevée avec les mains sales et la nausée, je ne pouvais qu'imaginer me réapproprier ceci.
Il a été question à un moment d'en faire une sorte de happening avec mon amie CyrielleS commençant par une mise aux enchères de ma tonte sur Fetlife ou des sites spécifiques, mise aux enchères sur le principe des cagnottes participatives offrant aux contributeurs d'une photo de la session à l'ensemble des cheveux, et ce afin de financer la réalisation d'un FlipBook car des photos seraient réalisées, à chaque passage de la tondeuse des dessins exécutés par CyrielleS apparaissant... Il me fallait une réappropriation.
Mais faute d'organisation et de témérité de ma part, le projet n'a jamais vu le jour. Cependant, il fallait que je le fasse, ce qui a été le cas avant de partir en vacances avec des amis du couple que je formais auparavant, et phénomène très drôle mon visage a enflé de haut en bas sur plusieurs jours au point de devoir appeler SOS Médecins alors que le pharmacien vu la veille m'avait simplement suggéré de la biafine, le médecin vu dans l'après-midi des corticoïdes, inefficaces. Et ce Doc de me dire que "non, ce n'est pas un coup de soleil. Avez vous vécu un évènement stressant il y a peu? Parce que ceci est un œdème angioneurotique"... J'aurais dû faire un casse dans une banque, la reconnaissance faciale n'aurait rien donné!!
Et puis...
Et puis au détour d'un merci pour un mot laissé à une photo, j'ai été séduite, je suis amoureuse de cet homme à la sensibilité particulière, aux fétichismes étranges et aux yeux magnifiques, changeants comme l'océan auprès duquel il a grandi...
Et cette envie d'être enfin tondue par l'Homme que j'aime.
Mais est-ce à Lui que je l'offre, ou à moi?
Lorsque je parle de BDSM "de prétexte" je ne pense pas détenir la vérité, mais je crois que bien souvent c'est le cas.
Je pense que la relation BDSM et son échange de pouvoir est une façon habile de réaliser ses envies, ses phantasmes, tout en s'en dédouanant puisque "volonté du Maître".
Depuis très longtemps, je trouve les femmes aux cheveux rasés superbes, de Ripley (tiens, elle se prénomme Ellen^^) à Annie Lennox en passant par Ève qui était une des égéries de Gaultier dans les années 90, sans oublier Charlyze Theron dans MadMax2... Si mon image de la féminité se rattache à la caricature de la secrétaire, ces femmes prennent pour moi un relief particulier de leurs cheveux rasés. Comme si plus que la beauté "canonique" c'était cette originalité, cette rareté qui m'interpelait, me parlait.
A défaut d'être belle, être rare?
Alors pour donner une tournure BDSM à cela, peut-être puis-je dire qu'ainsi je ne me contente pas d'un faire-valoir qui me tonde, mais de l'Homme que j'aime me permettant ainsi de devenir celle que j'ai envie, d'être, la femme que je pourrais trouver belle? Accéder grâce à mon ActicelandicPony à ma féminité?
Il y a la sensation aussi. La première douche prise avec les cheveux juste coupés très courts, sentir les gouttes d'eau s'écraser sur le crâne, la première averse et se surprendre à s'arrêter pour ressentir la pluie comme jamais on ne l'a ressentie, en entendre même le bruit, percevoir cette goutte sur la tempe et la sentir couler en fin filet... De nouvelles sensations que je pourrais appréhender grâce à Lui m'ayant tondu... Je ne sais pas si c'est bdsm, mais ça en a le principe...
Il y a aussi cette idée de "faire la nique" aux clichés, d'une part de façon générale concernant la notion de féminité, et d'autre part en BDSM un pied de nez à ceux qui se défendent d'être de VMDDCN (Vrai Maître Digne De Ce Nom, merci Maxence^^) mais présentent néanmoins leurs "esclaves" comme de bonnes femelles bien dressées et ne pouvant qu'accepter de se faire saillir par qui ils le désirent, s'auréolant de gloriole auprès des plus influençables ou d'aussi hypocrites mais dont on sait pour les avoir côtoyés que c'est la-dite esclave qui choisi ses boutes en train...
Les racines de cette envie de tonte sont profondes, renvoient à bien plus qu'un simple folklore bdsm. Mais le bdsm est un moyen de sublimer cela, d'en faire un élément d'une histoire commune, avec des symboliques qui ne sont peut-être pas identiques, mais se complètent, se rejoignent, se retrouvent...
A force d'échanges, à mesure de se raconter, se confronter, se triturer les méninges, c'est notre histoire commune que nous inventons et vivons, le bdsm comme point d'ancrage et fil d'Arianne...
Un blog qui parle de Domination, de soumission, de liens, de Lien, une sexualité alternative, une relation unique avec du fouet, du bondage, de l'emprise, des menottes, du fist, du trash, du piercing, de l'amour, des poneys mais pas de licornes...
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mercredi 19 avril 2017
dimanche 16 avril 2017
BDSM "de prétexte"
Je suis en train d'écrire un texte sur une pratique que je lie au BDSM et dans le fil de ma pensée, je m'aperçois que je n'ai pas parlé ici d'un élément qui me semble important, une "analyse" qui ne se veut pas la vérité mais qui me semble pourtant récurrente dans les faits: le BDSM n'est il pas pour beaucoup de soumis(es) une façon de se dédouaner de leurs envies "honteuses" en les faisant passer par le biais des demandes des Maîtres? (et l'on pourrait aussi développer le pendant par un texte concernant "les Doms ne le sont ils que pour cacher leur psychopathie?". Ceci est une semi-boutade, je précise^^). Alors je vous recopie ici un sujet que j'avais ouvert sur Fetlife à ce propos:
by miaoum
Lorsque je vois asséner comme vérités, certains postulats tels que:
"la soumise doit être éduquée"
"la gifle doit être humiliante"
"seul le Maître décide du chemin à prendre"
"la soumise doit dépasser ses limites"
"l'abattage est un passage obligé"
...
Je me pose cette question qui demandera sûrement à être développée de par vos commentaires, mais dont la forme initiale serait "Pour certains, le BDSM n'est--il finalement pas qu'un prétexte dont on habille ses envies inavouables (pour le commun des mortels qui n'ont jamais imaginé une sexualité autre que missionnaire levrette après le match de foot du samedi soir)?"
Exemple, l'humiliation:
"il m'a mis ma laisse, c'est humiliant mais j'aime ça"
"il m'a fait manger dans une gamelle, c'est humiliant mais j'aime ça"
"il m'a fait mettre nue, c'est humiliant, mais j'aime ça"
Si l'on aime, en quoi est-ce humiliant?
L'humiliation de la laisse à mon cou n'existe t'elle pas finalement que dans les yeux de ceux qui la perçoivent comme telle, par projection somme toute?
Parce que moi je n'aime pas les "ma chérie" mais je préfère un "ma garce"...
Je ne suis pas humiliée puisque j'aime ça!
Et pour illustrer cela, pour faire un parallèle quant à cette notion d'humiliation qui pour moi n'est qu'un abus de langage même si wiki parle de "l'humiliation érotique"...:
Quelqu'un qui est dans sa voiture et qui se récure consciencieusement les narines, si vous le regardez, il n'a pas l'air honteux, il y a peut être même parfois une petite jubilation de réussir à décrocher celle qu'il sent lorsqu'il expire et dont il a l'impression qu'elle va se tomber à n'importe quel moment. Il y a tout à parier que s'il le fait, là maintenant, il n'est pas honteux. En revanche, imaginez que votre regard croise alors le sien. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que pour le coup il piquerai un fard et serai gêné, honteux. Humilié, oui. Parce que la petite satisfaction personnelle et un peu crado, elle n'est pas perçue par le spectateur accidentel, spectateur sur lequel le racleur de narine doit projeter ce qu'il a toujours entendu depuis tout petit "mets pas tes doigts dans ton nez c'est sale"... Ce n'est pas de se curer le groin qui est honteux, qui ne l'a pas fait un jour et en a peut être même été très satisfait? La honte, elle n'est pas dans le doigt dans le nez, elle est dans le regard de ceux qui vous voient en train de chasser vos crottes de nez et le fait que l'on répète depuis gamin que c'est dégueu...
Et si l'on digresse:
-"il m'a fait baiser par un autre, j'en ai toujours eu envie mais je n'aurais pas osé sans Lui"
-"il m'a fait avoir des relations saphiques, comme Il savait que ça me titillait, Il m'a fait passer à l'acte"
-"il m'a offert des vêtements de pétasse qu'Il me fait porter et ça me plait"
-"il m'a punie parce que j'avais fait une bêtise mais en 4 coups de ceinture, je prends mon pied direct"
N'est il pas plus simple de dire "j'aime ça et je le remercie de me le permettre" ou serait-ce un trop gros coup de pied dans le dogme bdsm que de s'avouer que c'est un jeu dont chaque couple définit les règles?
Le bdsm ne peut il donc pas s'affranchir des us et coutumes venant de règles édictées par d'autres, en d'autres temps, et ne serait-il pas plus simple de ne pas se chercher de prétextes et excuses, mais simplement vivre?
jeudi 13 avril 2017
Capillotractage...
Le don d'une fourrure n'est pas une œuvre
caritative bien que par certains côtés, elle peut avoir des implications
sociétales comme seule l'Histoire sait en produire... en défrichements de
colonies par des trappeurs à moustaches et usant de pièges à mâchoires pour
choper de la zibeline... en mode
Inuit et des peaux de phoque pour lutter contre les effets du réchauffement
climatique sur un bout de banquise qui continue de flotter de temps à autre... en
matériau de luxe pour styliste inspiré et manufacturant colliers pour chiennes
bien dressées et défoncées à longueur de journée à force de sniffer du galuchat (ça sent le poisson non !? Oui mais du chondrichtyen alors
!)... Les crins, les duvets, les jarres et les autres peaux relèvent de
la condition animale mais pas que du bout de la queue !!! Chez nous les grands
Hommes, avec notre grand H en bandoulière pour tout genre, comme tout Loup
qui se balade dans son Alpha Jet (non sens, mais c'est juste que j'avais envie
de l'écrire !!!)... les restes de nos fourrures primitives forment toisons
intimes, poils à hérisser et cheveux à défriser... et revisitent alors les
œuvres sacrées du créationnisme de notre père qui êtes aux cieux... je te salue
Robert pleine de garces... Pourquoi t'es là-haut doit déjà ?... Ah oui ! Excès
de luxure et nique au bon Dieu... Merci de m'avoir refilé tes gènes... je vais
devoir passer par la case purgatoire maintenant... Pffff...
La symbolique religieuse a donc choisi de
formater surtout des interdits dans l'incarnation des cheveux... Dans nos
sociétés pourtant bien civilisées, les voir paraitre chez une femme relève
invariablement de la féminité, du charme, de l'érotisme, de la sexualité,
de la tentation pour celle qui les porte longs et denses aux volontés perverses
de pourfendre la pauvre petite victime mâle, faible et bandante... Rhhhhaaaa
Lovely !!! Haro !!! Haro sur cette vile créature qui nous oblige à
bouffer des pommes pour tout régime, à défaut de vouloir nous desserrer la
ceinture... Eve c'est quoi cette bosse sous ma feuille de vigne !? Salopes
d'exhibitionnistes !!! Heureusement que le bon ordre moral et les croyances en
un Bruce tout puissant vous ont tenues sages pendant quelques siècles... Cachez
donc ces cheveux que je ne saurais voir... des poils longs à monter en
tresses, en chignons et autres nattes... à ranger sous des voiles, des
mantilles, des chapeaux, des foulards, des postiches... Il faudra attendre
l'époque moderne pour laisser (difficilement, j'en conviens !) la gente
féminine avoir le droit d'user de ses cheveux comme bon lui semble... les
couper en mode garçonne, les teindre en mode platine, les déstructurer en mode
punk... Le cheveu devient alors le marqueur d'une humeur sociale chez la femme
mais également pour toute l'Humanité... Il quitte la sphère pudibonde des
incantations divines pour celle de la revendication et de la libération des
mœurs... "Ils ont les cheveux longs, vive les hippies.... Ils ont les
cheveux courts, vive les skinnys (red, head, gay, bretons... ou toutes autres
espèces exotiques existantes...)
La symbolique prend alors corps dans ce
bout de tif, de la racine à l'apex... des histoires avec un petit h
donnent essence à nos vies... Ils forment mémoires et nous relie aux autres par
leur forme, leur texture, leur couleur... impeccables ou ébouriffées, longues
ou courtes, en mondovision... les coiffures révèlent sans doute beaucoup
de nos âmes, de nos pensées, de nos idées, de nos cultures... ou mieux
encore... des personnages dont on veut jouer !... Ce sens résonne
particulièrement chez moi dans la mesure où j'ancre depuis longtemps une forme
d'ivresse pour la métamorphose à grands coups de perruques... Je forme fétiche
pour des artistes du déguisement qui par leurs talents peuvent incarner qui
elles veulent... C'est une fascination que chacun peut ressentir quand planté
devant le miroir du salon, l'opérateur capillaire vous demande alors
"Qu'est ce que l'on fait comme coupe aujourd'hui ? "... Qui n'a
jamais osé dire... « On change tout car je veux être un(e) autre »…
par cette simple opération de la saine coupe et du pouvoir qu’elle confère…
"Sans le savoir, Mme Sheaffer m'appartenait déjà. Son corps, son odeur étaient
à moi. J'avais gagné: plus tard, je serai le mari d'une coiffeuse."
Le rôle de la coupe est manifestement
encore plus puissant que celui de la mise en forme des crinières. Elle
représente la coupure des racines de l’être, de ses mémoires, de ses habitudes,
de ses croyances, Plus la coupe est sévère, plus elle prend un sens de
soumission, d’abandon voire de punition… que l'on rase la tête des esclaves,
que l'on rase la tête des malades, que l'on rase la tête des prisonniers...
elle exprime ainsi le pouvoir du tondeur... Dalila le savez déjà
lorsqu'elle a décidé de faire une permanente bien foireuse à Samson... Les
bisons sont toujours futés quand ils ramènent aux tipis les scalps de leurs
ennemis... Les prêtresses de Déméter portaient cheveux longs pour pouvoir honorer
leur dieu et devaient en faire sacrifice si elles quittaient le culte... car
avec la tonte, disparait la personne qui portait boucles, pointes fourchues
ainsi que son office… A défaut de couper les langues, les purges capillaires
obligent ceux qui les supportent à vider les âmes, à nettoyer les corps, à
éliminer les intrus, à rendre les armes… Comme celles de la libération où
l'exposition des crânes rasés avait pour seul but d’humilier, de mutiler la
femme pour ses défauts de collaboration… Une vengeance, une revanche qui
passaient par des fils de kératine et leurs appropriations violentes par
d’autres en places publiques… En asexuant les victimes puisque c’est par là
qu’elles avaient péché, une femme sans ses cheveux n’est donc plus bonne à baiser… Mais qui peut-elle être alors hors de sa déchéance?!
Miaoum a des cheveux… fins, châtains…
qu’elle porte courts et largement déstructurés dans une coupe floue et
volontairement anarchique… Nul doute pour moi qu’ils sont porteurs de ses
messages d’âme en mode révolutionnaire et nique à la norme… « Je suis une
fille et je n’ai pas de cheveux longs et soyeux des princesses…. Parce que je
ne suis pas une princesse et ouais !!!.... Je ne suis pas Belle, je
suis Rebelle et c’est moi qui ai bouffé la Bête! »… Parfois même,
sous des coups de pressions émotionnels, ils peuvent changer de couleur et
passer au jaune, au bleu, au rouge… Je crois que la teinte n’a pas beaucoup
d’importance… par contre la symbolique est claire… ce sont des signes, des
avertissements du changement fondamental et parfois brutal de sa ligne de vie…
qu’il soit lié à des bonnes ou mauvaises nouvelles d’ailleurs… et qu’elle porte
de façon très visible pour les yeux qui la scrutent… Pour ma part, je suis peu
sensible à ses variations chromatiques,… je l’aime bien au naturel et je
supporte sans trop de difficultés ses teintures de fin de stocks du discounter
du coin…
J’ai des cheveux… ils sont brun foncé
largement assaisonnés de poivre et de sel surtout sur les tempes…, très épais,
d’une raideur chronique qui défie toute loi de la gravité terrestre… rien de
particulier à déclarer en plus car ils m’intéressent peu même si comme
tout adolescent je me suis longtemps cherché capillairement parlant avant de
vite abandonner un sens quelconque à leur apparence… Pour dire… je passais
quatre fois par an chez un coiffeur pour ressortir doté d’une brosse de
quartier-maître que je laissais pousser trois mois durant sans autres
traitements que celui de la laver tous les jours… A la lumière de cette chronique,
je me rends compte que ce sujet est un élément récurrent de nos discussions …
surtout dans son influence pour que je change de coupe que je fasse des efforts
pour améliorer mon look… mais pas que… Je me laisse faire comme tout gentil
poney… pour lui faire plaisir et pour lui plaire… Pour dire… maintenant c’est
un rendez-vous toutes les six semaines… sans parler des autres solutions
d’éradication pilleuse qu’elle veut prodiguer à mon cuir…Mais ça va pas non
!!!?
Nous avons donc des cheveux tous les deux…
pas de quoi faire de la pub pour Jean-Louis David mais rien de dramatique non
plus… des chevelures quoi !!… Et pourtant j’ai été interpellé pour
intervenir sur une opération délicate d’une mise en plis à tignasse ouverte…
« Qui moi !? Mais je ne suis pas un spécialiste ! Comment
ça !? C’est un cadeau d’anniversaire ?! Mais de quoi tu me parles
sans rien me dire et en me tendant cette tondeuse… C’est pour ma barbe !?
Non ! Quoi !? Tu veux que je te tonde les cheveux !!!
Ah !!!…" J’ai été surpris par cette demande venue d’un coin du lit...
Elle m’a laissée muet quelques minutes… Mais comme tout bon Maître certain de sa
Maîtritude et de son bon pouvoir… j’ai accepté son cadeau aux conditions que la
tonte se ferrait à mon temps et après une discussion de fond sur le sens
qu’elle pouvait prendre dans un cadre BDSM… Une réponse que j’ai formée de la
façon suivante… "Une coupe de cheveux à la mode des expurgations des temps
passés... J'ai accepté ce cadeau d’anniversaire, ton présent... et c'est sans doute
THE symbole de cette remise à zéro, puisque ta boule va y passer... aux jours
du printemps, les poils de la Chapine vont tomber... pour mieux renaitre... Ma,
Mienne, Mon, Mes... de ton futur sans conditionnel... Des articles possessifs
que je veux m’approprier en double monogamie pure et exclusive, en destins
croisés de destroyers en armure, en pseudonymes d’avatars qui doivent devenir…
miaoum est miaoum la Chapine..."
En attendant la suite de son écho... je
produis des idées pour organiser la cérémonie du sacrifice... De ma perception
du sujet, j'ai tendu quelques perspectives sans nécessairement en donner mon
plein sens... mais je dispose d'une raison qui me laisse penser à des tas de
symboliques ma Chapine... c'est violent, transgressif, visible... mais éphémère
et réversible... La tonte constituerait-elle un acte de libération
pour mieux pouvoir se donner ?... Drôle de paradoxe non !?
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