Aussi pesante qu"une plume d'autruche peut être légère, aussi corrosive que peut l'être une brosse en poils de sanglier, la déception...
Le bio, l'écolo, parfois me font marrer, lorsque, récupérés, ils trouvent achalandage dans les rayons hypes des boutiques non moins tendances où le bicarbonate est alors vendu au prix de la coke...
Mais parfois le bio, le beau, valent leur prix, et ce même au détour du rayon ménage d'une boutique de mobilier "Marie Claire maison"...
Nous sommes entrés dans cette boutique car Il y avait repéré un fauteuil en velours rouge, aux garnitures cloutées.
Une assise confortable, mais là n'était pas la source de Son envie lorsqu'Il l'a vu. Non, ce qui Lui avait plu, c'était la matière, la couleur... les clous (et si vous êtes aussi vieux que moi, je vais vous pourrir la journée en vous mettant un jingle en tête... "Salut les p'tits clous".. Top 50 toussa toussa...^^).
Dans un intérieur masculin, ce siège peut sembler incongru, peut être trop boudoir, ou à l'ostentation religieuse vaticanesque... Et c'est d'ailleurs cela qui a suscité Son attrait.
Iconoclaste, il y a de cela quelques mois, Il a acheté un prie-Dieu, non pas pour s"y agenouiller et absoudre par la prière Ses péchés.. Non, un prie-Dieu, ça offre une position idéale pour fesser la croupe qui s'y trouve, robe retroussée, dans une position pleine de dévotion de celle que la main châtie...
Alors peut être est-ce pour cela que la déception m'a envahi, tout absorbé à l'idée de cet élément de décor qu'Il imaginait et qu'Il n'ai pas souri à mes yeux qui brillent devant cet étalage de "la parfaite ménagère" dont je faisais un inventaire à la pervers, plutôt qu'à la Prévert...
J'imaginais déjà une séance qui commencerait par l’effleurement de ce large plumeau, les plumes noires d'autruche caressant à peine moins légèrement que le vent à fleur de peau, faisant vibrer l'air plus que ne chatouillant, suscitant des frissons. J'imaginais ensuite la longue brosse à radiateur,
écouvillon démesuré en poils de chèvre, à la douceur redoutable. Puis lorsque les attouchement aériens auraient suffit, enfin, s'attaquer à mon derme de manière plus... ferme.
Il existe une multitude de brosses aux implantations de poils différentes, de la plus douce à la plus abrasive.
Des frottements légers, puis de plus en plus appuyés, d'une brosse à vaisselle,
relativement douce et souple avec son crin de cheval. Passer ensuite à la brosse à casserole, en fibres végétales, plus raides et agressives
qui plient difficilement sur la peau, mais toujours plus que celles de la brosse à récurer
dont les soies torsadées dans une armature en fer se révèlent particulièrement... irritantes, pour finir par le peigne à brosses, aux dents de fines tige d'acier aux gratoullis diaboliques...
Et finir dans la caresse étrange de la brosse à peluches, aux brins de caoutchouc, sur le derme alors incandescent...
Alors tant pis, je rêverais de placard à balais, peut être même me l'offrirais-je, moi qui ai horreur des "tâches ménagères", lui ferais un écrin de cuir, en souriant lorsque je lirais encore ces soumis qui n'ont comme idéal que de décrotter, brosser, en tenues aguichantes, ignorant combien il doit être agréable de se faire récurer plutôt que de récurer en talons aiguilles...
Sinon, tous ces articles viennent de chez Bürstenhaus Redecker.
(et non, il n'y a aucun contre-sens à conchier la société de consommation et accepter à mettre des dizaines d'euros pour des objets lorsqu'ils sont fait à la main, na!!)