De la première...
Du témoignage du chat...
Bon alors, j'étais pénard dans le noir, installé sur le repose pied, en train de chopper les rayonnements du foyer quand il a débarqué... Lumière en plein minuit... manteau en forme de caban, pas hésitants... j'ai failli me carapater vu que je ne connaissais pas l'intrus... mais tout de suite il m'a repéré, m'a mis la main au panier et a commencé à me causer... bon j'ai rien compris de ce qu'il m'a dit, je suis une panthère moi, je ne cause que le Germain.. mais vlà qu'il s'installe dans le fauteuil alors qu'il continue à me prodiguer quelques massages ma foi, forts potables pour un félin... Je lui montre que je sais être aimable alors que mon ronron se met en route... Je le vois scruter l'horizon de la baraque, à sourire à la vue d'un étendoir plein de collants et de leggings... A plisser les yeux pour deviner la silhouette des mannequins dans la pénombre... A détailler le reste de la pièce... Puis il se met à manipuler un engin... je pense que c'était un téléphone... quelques mouvements rapides des doigts... il s'arrête alors en fixant l'écran... puis il se met à sourire et recommence... comme ça au moins cinq ou six fois... Puis d'un coup, il se lève et se dirige vers l'escalier... bidouille les interrupteurs... Noir à nouveau... La dernière fois que je l'ai vu, il disparaissait, englouti par la vis en bois...
Du témoignage de l'araignée
Oui, oui... j'ai tout vu... de tous mes yeux... oui oui, les quatre paires... je n'étais pas encore couchée vu que dans la cabane, on m'exploite à pas d'heure pour que mes filières se mettent à cracher du latex... non mais je vous jure, elle a de ces idées la châtelaine... bon pour l'instant la greffe n'a pas pris, et je ne tire que de la soie... mais on y travaille, on y travaille... Oui donc, j'étais en train de turbiner dans le couloir du premier étage quand je l'ai vu arriver... Bon ça n'a pas duré bien longtemps, c’était en mode furtif même si les marches ont couiné comme à leur habitude... Mais il avait l'air de savoir où il allait... dans la chambre de la patronne, direct... Pourtant je suis à peu près certaine de ne l'avoir jamais vu ici... Ben après... rien de particulier... Ah si... un boucan de rires, de ahanements et de coups rythmés dans les murs... J'ai pas pu fermer les yeux avant facile 4 heures du mat... oui oui les huit ocelles... j'en avais des frissons...
Du témoignage du playmobil...
Du témoignage du playmobil...
J'ai été enlevé par une folle dingue, je pense que c'était au moins la veille des événements... Elle m'a tout dépouillé de mon attirail pour m'enfermer quasiment à poil dans une geôle qui ressemblait à un œuf... Mais moi, vous comprenez, je suis un chevalier de la Haute et je n'ai pas l’habitude que l'on me rudoie de la façon... Maman, sortez moi de là, s'il vous plait... Mais j'ai eu beau supplier de l'aide... J'ai essayé de tout défoncer avec ma masse d'arme... mais bon vous avez vu comment je suis gaulé, la coque de l'ovocyte me résistait... Puis j'ai d'abord eu cette sensation étrange de manquer d'air, je suffoquais ... Quoi vous êtes certain !?... Elle m'a enfermé dans une poche de latex... Ouh les bras m'en tombent... Et puis après j'ai été secoué pour me retrouver dans une sorte d'atmosphère chaude et humide... son quoi !?.. Son sexe... Ouh les jambes m'en tombent aussi... Mais c'est quoi ces tortures inhumaines que l'on applique à un pauvre homme de plastique... Oui, oui.. je pense que c'est à partir de ce moment que j'ai perdu connaissance... De ma libération, je n'ai aucun souvenir... Je me suis retrouvé dans ma poche d'origine avec tous mes accessoires... juste une épée a été perdue dans la bataille... Qui l'a vue... ?! Qui m'a libéré ?... Un homme à caban...!!! Ah....!!! Un pirate sans doute...
Du témoignage du pirate au repos...
C'était à la nuit tombée, je venais de débarquer, cargo de nuit.... j'me baladais sur l'avenue (bon en fait c'était plutôt des petites rues pavées), le cœur ouvert à l'inconnu (euh non, j'avais l'organe vraiment noué du coup), j'avais envie de dire bonjour à n'importe qui (ben pour sûr, une masse planquée sous une couette, cela pouvait être vraiment n'importe qui !!!), ...n'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi (Bonsoir ****** !)... il suffisait de te parler pour t’apprivoiser (oui c'est ça, il suffisait surtout que je me mette à poil corps et âme).... tu m'as dit "j'ai rendez vous (ben oui , je sais, c'est avec moi... ouah le boulet)... dans un sous sol avec des fous (ah oui t'as une cave aménageable et parfaitement capitonnée... ça m’intéresse)... qui vivent la guitare à la main du soir au matin" (c'est plutôt spécial comme accessoire pour une fessée non !?) ... alors je t'ai accompagné (mais avec grand plaisir...) ... on a chanté, on a dansé (t'es certaine!? ... j'aurais plutôt dit "on a crié, on a baisé"...) et l'on a même pas pensé à s'embrasser (moi aussi, j'ai un doute...)... Hier soir deux inconnus et ce matin sur l'avenue... (bon dans votre coin, vous appelez ça des avenues... c'est entendu..)... deux amoureux tout étourdis par la longue nuit (ben moi qui me croyait éjaculateur précoce !!!).... et de l'Etoile à la Concorde (mine de rien ces mots ont un sens et pas nécessairement géographique...)... un orchestre à mille cordes (ça faisait un de ces boucans, j'ai encore des acouphènes...) ... tous les oiseaux du point du jour (c'est chiant de dormir dans une chambre sans volets !!!)... chantent l'amour... (ah ben alors s'ils le chantent, c'est que je suis aux champs Élysées...)