lundi 31 décembre 2012

Capharnaüm... entre cour et cuisine. 19.

19/
De retour dans mon jardin, pour un peu de paix, un peu de quiétude...
Je voudrais qu'il ne subissent pas les assauts de la petitesse, de la mesquinerie, mais parfois, lorsque je viens ici, pour le retrouver, pour m'y retrouver, j'y apporte malheureusement mes tracas, aussi...
Soucis, pas la fleur, elle peut rester, qui prennent la forme de plantes que l'on n'avait pas convié ou qui nous ont mépris, et qui s'enracinent, s'immiscent..
Pour certaines jouant la beauté tapageuse, séductrice, des plantes carnivores qui se parent de leurs plus beaux atours afin d'hypnotiser l'abeille victime qui se précipitera, naïve, dans les sucs gastriques qui la dissoudront; pour d'autres donnant une image frêle, fragile d'une tige vacillante, mais dont les rhizomes s'enterrent au plus profond, au plus loin, constituant un réseau souterrain étouffant les autres plantes par la racine alors qu'elles simulent une apparente fragilité; ou encore celles qui sont sûres d'avoir une place méritée et la revendique en repoussant obstinément, toujours au même endroit, toujours sur le même fumier...
Entrées par mégarde, par excès de confiance ou d'une chiure d'oiseau, ces graines devenues plantes nocives, je les éradiquerais, les couperais, les arracherais jusqu'au dernier radicelle, les pilerais, et les brûlerais dans un feu non pas de haine, mais de joie, de la joie de se débarrasser, se libérer de ces parfums hypocrites, de ces vénéneuses fragrances, de ces mortelles effluves...
Feux de St Moi.
Solstice personnel.
Salem contre mes démons.
Inquisition de mes souffrances.
Feux sauvages au milieu du jardin, combustion spontanée des esprits nuisibles...
Une étincelle,
une éteint rien,
feu sauvage mais maîtrisé,
dussé-je y sentir le cochon grillé,
si les plantes nocives brûlent,
à leur cendres, je m'y fertilise et croît.




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