jeudi 30 juillet 2015

Aux fous, drogués, alcooliques...

Je vous aime.Parce que vous êtes une porte vers autre chose, vers ce que l'on ne comprend pas et dont on à peur...
Une heure et demie du matin, errance.
Longue discussion de séduction mutuelle au téléphone de ceux auxquels on croit parce qu'ils sont encore là, qu'ils s'acharnent alors que rien ne permet de penser que... Présences rassurantes alors que l'on s'enfonce, que l'on s’enivre pour être au bord de...
Prendre l'air, on a déjà tellement vomi des nouvelles apprises que l'estomac n'est plus qu'un sac de bile et que l'on rempli d'alcool pour s'anesthésier... Un peu plus, ne pas avoir la force d'affronter la réalité.
Errance, donc.
Et là, entendre de la musique à fond, un air mélancolique.
S'arrêter, allumer un clope.
Dans cette fenêtre ouverte, apercevoir deux hommes.
Qui font signe d'entrer.
Enjamber, et se retrouver face à ce type, celui dont on a dit hier encore de se méfier parce qu'il est dingue.
Pétards en train d'être roulés; bouteille de pif vide en verres éclusés auréolant la table.
Ce grand type, maigre et au regard halluciné, dont on dit aux enfants qu'il faut avoir peur.
Humain.
Qui vous propose un café.
Que vius acceptez.
Vous le sentez résonner avec la musique qu'il fait péter à plein décibels.
En temps normal, il vous fait peur, vous le fuyez.
Là, il n'est qu'humain, plus qu'humain.
Vous sentez sa souffrance.
Vous lui prenez la main.
Il se trompe de combat, il hait le monde, l'espèce humaine.
Parce que 'il ne s'aime pas.
Parce qu'il se déteste d'avoir laissé crever celui qui comptait pour lui, celui en qui il se reconnaissait.
La mort de l'autre, c'est la mort de soi.
Lui prenant la main, demi ivre, je l'écoute.
Lui de qui on n'a jamais légitimé la parole.
Lui qui dit qu'il n'a peur de personne, que d'Allah.
Lui qui  croit en Allah plutôt que de croire en lui.
Mais qui sait.
Qui sait qu'il ne s'est pas pardonné et qu'en quel cas, Allah ne lui pardonnera pas.
Qui se vante de fleury, mais au fond de lui, tremble comme un gosse.
Devant Allah.
...
Qu'importe le nom.
C'est lui qu'il déteste.
C'est lui qui a cette perception accrue.
C'est lui qui lui fait se rendre compte qu'il a mal agit et ne se le pardonne pas.
Et attend de mourir pour enfin être jugé.
A défaut de se juger lui.
Se déresponsabiliser.
D'être humain.
Mais d'en percevoir trop.
Schizophrène, je suis entrée dans son monde.
Malade mental, j'ai essayé de lui faire percevoir ses errances.
Quitte à lui répondre mekhtoub lorsqu'il disait inch  Allah..
Quitte à devenir un Djinn.
"Un bon ou un mauvais?"
De sourire et lui répondre "que penses tu que je sois?".
Et de repartir par la fenêtre par laquelle j'étais rentré lorsqu'il confesse ne pas pouvoir affronter ces anges.
...
Fous, drogués, alcooliques, je vous aime.
Parce que vous êtes, comme le disais Jim, les portes de la perception.
Portes de la perception d'un monde qui nous est hermétique, de ressentis qui vous bouffent, vous minent, vous incitent à vous faire suicider parce que vous "recevez" est trop violent, sur-humain, pour que vous puissiez le transmettre...
Je vous aime.
Aimez vous, vous le méritez.
miaoum, hallucinée d'alcool, loquace par la même..

1 commentaire:

  1. Non, mais oui, car j’ai la tête qui tourne à suivre ton fil, toi et ton costume d’équilibriste parfois vertigineux. Je vais quand même te murmurer ce que j’en pense, comme à d’autres que j’apprécie tout autant même si c’est d’une autre façon : j’aime pas quand tu te déchires.

    Au delà de ça, ce qui me frappe c’est toujours cette impossibilité que nous avons tous, plus ou moins, à percevoir justement, sans artifices, l’univers lumineux de l’autre et son pendant, abyssal parfois. La leur, leur partie sombre, celle que nous distinguons à grand peine à la lumière de ce qu’il nous reste d’obscure conscience, c’est souvent aussi un peu la nôtre. C’est pour cela qu’on a du mal à l’apercevoir. Faire la lumière, entrevoir la difficile vérité de l’autre c’est aussi accéder à la notre en propre, d’une certaine façon.

    Bien sûr qu’on les aime, ceux qui ne s’aiment pas, perdus dans leurs guerres. Et quand parfois je me demande s’ils sont encore capables de s’aimer, quand j’ai peur qu’on y puisse plus grand chose, j’ai toujours envie de leur murmurer qu’ils sont aimables, dans le silence d’un regard proche et bienveillant.

    C’est trop triste, voir s’éloigner les bateaux sans rien dire. Même sous le soleil.

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