vendredi 1 mars 2013

5 sens pour une peau.

La peau, notre surface, notre interface avec le monde.

Mais la peau n'est pas que le toucher, la peau met en éveil tous les sens, suscitant l'attrait, ou la répulsion...


Entrer en contact, stimuler les terminaisons nerveuses, d'une caresse ou d'une gifle, avoir le poil qui se hérisse, d'excitation, de froid de goût ou de dégoût... d'un toucher de peau:

-Peau lisse des attaches, du pli des coudes, de l'arrière des genoux, douce et tendre,
-Peaux sèches qui se dissolvent en particules au moindre frottement, à la douceur du papier de verre,
-Peaux granuleuses d'acnée comme l'intégrale d'Hugo en braille, parsemant le visage, le dos, accentuées de reliefs prêt à exploser sous le doigt,
-Peaux poisseuses, gluantes comme le mucus des poissons, imprégnant la main qui en reste gluante...


Entrer en contact, stimuler les terminaisons nerveuses, d'une caresse ou d'une gifle, avoir le poil qui se hérisse, d'excitation, de froid de goût ou de dégoût...d'un bruit de peau:

-Peau bruissante que l'ongle caresse à rebrousse-poils, bas de la nuque, menton, pubis...
-Peaux qui explosent lorsque de deux ongles, le bubon purulent est pressé, écrasé, produisant un scrouitch alors que la peau cède,
-Peau des couilles qui frappent le sexe ouvert que la bite pilone,
-Peaux moites qui produisent comme des bruits de ventouses lorsque les corps éperdus lors de la baise se collent et se séparent,
-Peaux qui craquent lorsque l'on gratte la croûte qui s'est formée...


Entrer en contact, stimuler les terminaisons nerveuses, d'une caresse ou d'une gifle, avoir le poil qui se hérisse, d'excitation, de froid de goût ou de dégoût... d'une vue de peau:

-Peaux flétries de vieilles mains, diaphanes, quasi transparentes, laissant saillir les tendons, laissant deviner les veines qui acheminent difficilement le sang fatigué,
-Peaux fleuries de ces "fleurs de cimetière" qui à l'instar des mousses envahissant les pierres tombales, s'égrainent sur les peaux vieillissantes, marquant le vécu, comptant le temps comme autant de marques de fond de verres sur l'accoudoir cuir d'un vieux fauteuil club,
-Peaux tannées, burinées de soleil, marquant les rides de blanc, donnant du relief, de l'expression,
-Peaux froissées des membres flétris, vergeturées de crevasses blanches striant les ventres dégonflés,
-Peaux vulgaires aux tatouages malabar sur seins vieillissants, tombants,
-Peau émouvante de la naissance d'un décolleté ferme et abondant, plein des promesses des seins pudiquement cachés,
-Peaux brulées des pétasses au même blond californien qui se teignent comme signe extérieur de richesse, virant à l'orange des cabines à UV, au trop cuit, au cramé, effet caramel calciné,
-Peaux comme des enduits mal finis, crénelées, impactées comme par une foultitude de météorites, vérolée des cicatrices des bubons acnéiques adolescents lorsque le bouton, rouge à ses bords boursoufflés virant au violacé s'achèvent en monticules de pu jaunâtre, grattés, explosés, laissant à vif un cratère suintant qui sera comme un trou de mite dans la surface du derme.
-Peaux jaunies de tabagisme, ridant la courbe des lèvres, des traces des mégots jamais bien loin de la commissure.
-Peaux patchwork d'eczéma, de surfaces rose jambon luisantes, tranchant avec la couleur globale...


Entrer en contact, stimuler les terminaisons nerveuses, d'une caresse ou d'une gifle, avoir le poil qui se hérisse, d'excitation, de froid, de goût ou de dégoût... d'une odeur de peau:

-Peaux à l'odeur de sel, de mer, de large, juste troublée par le vent,
-Peau naturelle, fragrances du savon du matin à peine perceptibles, remplacées par celle d'une légère transpiration, odeur d'Homme, odeur de peaux, un peu, animale,
-Peaux suintantes des alcools consommés, transpirant le rouge: aigre et piquante; suintant le vin blanc: lourde et sucraillée; aux effluves de lave-glace pour les alcools forts; fleurant la levure pour les buveurs de bières,
-Peaux agressant les narines de crasse, de vieille crasse, de salissures renfermées, de nombril négligé, envahissant le nez et comme grattant au cerveau à en faire remonter l'estomac, lourde, prégnante,
-Peaux malades sentant le rance, la mycose d'entre les orteils, la plaie suppurante, les reins usés à l'odeur d'urée,
-Peaux imprégnées de tabac froid, qui agressent comme un cendrier plein de lendemain de fête,
-Peaux sentant l'huile froide des maisons à une pièce où les frites laissent un souvenir odorant dans la trainée du passage du corps dans le vent,
-Peaux trop parfumées, laissant un sillon écœurant, capiteux, existence par le nez d'insignifiances personnifiées ne sachant comment clamer au monde qu'ils existent autrement qu'en vous suffoquant,
-Vieilles peaux, sentant la vieille urine que même un prépuce ne peut contenir, version humaine de la pisse de chat sur canapé en velours côtelé, pantalon en velours côtelé de ces Alzheimer qui ne savent plus se laver,
-Peaux ointes à la sueur , de l'effort physique passé, transpirations imprégnant les poils des aisselles et qui rancissent, comme épaississant l'atmosphère autour...


Entrer en contact, stimuler les terminaisons nerveuses, d'une caresse ou d'une gifle, avoir le poil qui se hérisse, d'excitation, de froid de goût ou de dégoût...d'un goût de peau:

-Peau salée de sueur à la saveur piquant les papilles gustatives,
-Peau amère du vomit à la commissure des lèvres malades,
-Peau acide du goût de l'urine,
-Peau âcre de l'anus entrebâillé de la pointe de la langue,
-Peau que l'on goûte enfin...

Peau que l'on découvre de la vue, dont on apprend les bruits, que des doigts on découvre et dont on connait ensuite l'odeur, la saveur à chaque millimètre...

Par tout mes sens j'aime Sa peau, Son cuir...





1 commentaire:

  1. Quel peau il a de t'avoir !!! ;)....
    J'en profite pour te féliciter de ton nouveau décor....il est superbe...et merci de prendre le temps de partager tes histoires avec nous.

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