lundi 3 juin 2013

Trash..

Opposition entre le corps et l'esprit, celui qui me voudra et que j'écouterais ne sera pas celui qui l'aura vu et apprécié.
Mon corps n'est que le fruit d'un tirage... de loterie.

Mon corps est un emballage, un support que les codes de la féminité peuvent me permettre de modifier, et si ce n'est pas tant le corps qui parle, c'est son travestissement qui s'exprime.

Le maquillage non pas pour rendre belle, mais traitre révélateur de la notion de ce que m'est le beau;
Les talons pour galber la jambe que l'on trouve trop courte et que la perspective se charge de rendre appétissante aux yeux qui s'y arrêtent;
Les seins que l'on laisse libres pour inciter à la main une pensée caressante ou que l'on remonte pour les arrondir et afficher une féminité maternelle, ramenant la bouche virile aux sentiments du nourrisson;
La taille que l'on cambre pour arrondir le cul et faire chalouper les regards au rythme des fesses...

Aimer un corps, c'est facile, mais mon corps n'est pas moi.

Je suis:
Ce que je pense,
ce que je crois,
ce que je rêve,
ce que j'imagine,
ce que je souhaite,
ce que je sais
...

Et si d'aventure, c'était mon corps qui devait m'en permettre d'en vivre, alors il faudrait qu'il soit accepté dans son tout.
Pas simplement du grain de la peau, de l'aspect, de la réaction animale du mâle à la femelle babouin indiquant sa disponibilité par son cul rouge, mais bel et bien dans son humain.

L'humain sans artifices du corps qui vit.

Accepter ce corps et s'y plonger...

De la main au fond de la matrice, qu'importe les grumeaux de sang menstruel d'un noir rougeâtre devenant rouge sang lorsque du revers, on l'étale sur le visage, souillant symboliquement la face que l'on offre au monde de sa profonde féminité, animalité;

De la merde que l'on suce après s'être fait enculer, bestialement, vitalement, lorsque le cul ouvert et palpitant, ne veut qu'être rempli, avide, et qu'enfin défoncé, limé, mon corps ne peut résister à l'envie de se remplir de l'Autre encore, des dernières goutes de son foutre, celles qui ne se retrouveront pas dans la merde diluée de sperme, filante et poisseuse en nuages diffus autour de l'étron au fond des chiottes.

De la queue dans la gorge, au plus profond, aux limites du supportable, au spasme de l'estomac annonciateur d'une remontée incontrôlable, au vomi qui remonte alors que je suis pleine de son sexe et que l'acidité du repas presque digéré gagne les narines et certains morceaux râpent le palais, obstruent l'arrière nez, le goût de la gerbe et les larmes plein les yeux alors que la bouche est violée...

De la pisse qui s'écoule lorsque branlée à fond plus rien n'est contrôlé, que la fontaine se transforme en torrent.

Et la perte de pouvoir sur mon corps comme abandon des armes aux pieds de celui qui accepte ma merde, mes glaires, ma pisse, tout comme j'accepte les siens comme le don ultime de ce que l'on ne donne jamais...

Accepter ce corps et s'y plonger, y chercher mon âme...

Dégueu?
Peut être...
Mais voyez-vous...
Je vous emmerde.

3 commentaires:

  1. Je ne peux pas m'empêcher de lire la seconde partie du texte de manière plus symbolique. Aurais tu l’Âme si....animale ?
    L'équilibre entre le corps et l'âme quand l'une pleine de raison en vient à accepter l'autre plein de passion serait il une chimère ? Il me semble que nous sommes un tout, que l'un n'existe pas sans l'autre, bien en accord.
    Dégueu ? A quoi bon juger ce qui est si cela doit être ? Accepter l'autre tel qu'il est c'est aussi et avant tout s'accepter.
    Sur ce, je retourne dans mon terrier. Tiens, faudrait que je pense à acheter un rouleau.

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  2. Merci Silk de cette lecture.. Parfois les choses semblent si évidentes qu'on en perd le sens, qu'on en projette d'autres...
    J'ai pris, grâce à ma relation avec Alcyon, la mesure de ce que je suis, corps et esprit...
    Je ne jette rien aux orties, je sais désormais l'importance du corps, même si ce texte peut donner le sentiment que je le nie. Au contraire, je pense que désormais, je l'ai apprivoisé, mais que dorénavant, celui qui voudra s'y frotter devra être prêt à aller au delà de son simple côté esthétique, au delà du grain de la peau et de ses courbes, ne pas rester.. en surface. Sans mauvais jeu de mots.
    Avant, il n'y avait que l'esprit, maintenant, il y a le corps, aussi.. Mais le corps complet, dans son beau comme dans son laid...
    Sourire*

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  3. Magnifique texte, merci.
    Accepter ton univers, quels que soient nos préjugés, n'est qu'une étape insignifiante pour accéder à ta poésie. Et ainsi publiée, j'ose croire qu'elle touchera de plus nombreux esprits de par sa beauté <3

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