lundi 10 juin 2013

Mais alors, être soumise, c'est quoi?

"être soumise, c'est quoi?"

Une question posée sur le forum auquel je participe...
Une question qui me gène, je vais vous expliquer pourquoi.
Mais d'abord, ma réponse "sur le vif":

"Être soumise, pour moi, ce n'est pas se revendiquer comme telle et uniquement ainsi, car alors, se serait me limiter, me résumer, me cliver...

Être soumise, c'est simplement aimer une personne de manière inconditionnelle, de tout mon esprit et de tout mon corps, vibrer pour, penser à, par, la personne aimée, sans m'oublier pour autant, car c'est ainsi qu'Il m'aime aussi...

Être soumise, c'est s'en remettre à Lui pour qu'Il me sublime, qu'Il fasse de mon plomb de l'or...

Être soumise c'est être avec une personne avec qui je peux abdiquer toute appréhension, avec qui je peux parler de tout, pour ne pas tomber dans les faux-semblants et les incompréhensions assassines, même si parfois, on ne peut les éviter, mais savoir que l'on peut les surmonter quand même, sans passer cependant du compromis à la compromission...

Être soumise, c'est me dévouer à la personne en sachant que c'est apprécié, reconnu, que la valeur de ce que je donne engendre un cercle vertueux, une émulation car le chemin arpenté l'est à deux et que l'un compte sur l'autre pour le parcourir, et réciproquement^^...

Être soumise, c'est un égo-trip, c'est me dire "Il m'estime digne de lui" et que le Dom en face se dise "elle m'estime digne de s'en remettre à Moi".

Être soumise, c'est donc me connaitre suffisamment et avoir une idée de ma valeur pour savoir la profondeur de ce que l'on peut donner sans s'y perdre, quitte à y renoncer si je dois me renier...

Être soumise, c'est inégalitaire tout en l'étant profondément, me donner entièrement à quelqu'un qui du coup, l'accepte et s'en doit d'être à la hauteur...

Être soumise, c'est être un jouet dont Il prend soin pourtant comme le plus précieux des trésors...

Être soumise, c'est être un trésor qu'Il prend plaisir à souiller...

Être soumise, c'est pouvoir concilier la femme, la mère et la pute sans en renier une, réussir à les faire cohabiter sans en oublier aucune, grâce à Lui...

Être soumise, c'est être chiante, parce que c'est connaître sa valeur et savoir qu'Il en a autant, si ce n'est plus...

Être soumise, c'est, enfin, aimer quelqu'un..."


Alors pourquoi cette question me gène t'elle tant?
Parce que je ne peux y répondre simplement?

Peut etre..

Vraisemblablement parce que posée ainsi, je la trouve bien trop limitative, restrictive, et égoïste...
Ça me fait penser à une nana qui arriverait sur un site de rencontre et dirait dans sa présentation "Je suis vaginale et pour jouir, il me faut 19 cm de bite, si vous n'en n'avez que 18,7, passez votre chemin"...
Une nana qui dirait cela est à mon sens une nana qui pense se connaitre, qui pense "savoir"..
Alors oui, on peut être une femme, savoir ce qui fait décoller à tous les coups, et avoir constaté qu'en dessous de 19 cm de vit, point de vie..
Mais cette nana, a t'elle déjà eu un orgasme anal, a t'elle déjà pris son pied en se faisant fister, a t'elle idée qu'un Gode, ça peut se substituer à un micro-pénis, et que sais-je encore? Cette nana, pour moi, elle se ferme des portes (et pas que.. ahem...) en ne centrant son plaisir que sur elle et faisant -en caricaturant- de son partenaire un simple instrument... Alors oui, il est possible d'avoir une "petite culotte fétiche" pour les premiers rendez-vous, une raquette porte bonheur pour ses matchs de ping-pong...
Mais on ne sait pas si le Roméo du first date sera sensible à cette lingerie, où si le niveau du partenaire de match sera à la hauteur de ce que l'on peut donner et qu'en guise de balle, ce ne seront pas des œufs de caille. Et comme "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire", se surestimer tout comme être trop confiant quant à ses "outils" fait du champs des possibles... un enclos à chèvres naines...

Alors oui, si ma première réponse semblait faire peser la "responsabilité" de la soumission au partenaire, ce n'est pas le fond exact de ma pensée.
Il est plus plaisant de se maquiller, de s'habiller, pour se regarder dans le miroir des yeux de l'Autre que dans le reflet d'une vitrine, il est plus plaisant de se dire "je ne sais pas jusqu'où je pourrais aller avec Toi, dans le sublime ou dans l'abject, par confiance, par envie et par amour" que "j'ai envie de ça, ci et ça, mais pas ci, ça ou ça même si je t'aime"...
A mes yeux, ce n'est pas Lui n'a pas la responsabilité de ma soumission, Il a celle d'être à la hauteur de l'admiration et de la confiance qu'Il m'inspire.
Non, comme cela pourrait être interprété au texte précédent, Il n'est pas QUE celui qui permet de se dédouaner de pulsions, Il est AUSSI Celui qui en génère, en suscite, en suggère, Celui avec qui tout est possible, ou presque, parce que certes si je me connais j'en ai encore à découvrir, et que je suis plus bateau école que Gérard d'Aboville...

 Pour tout cela, et d'autres choses encore sûrement, je pense que l'on ne peut pas "être soumise", je ne crois pas à la "natural born soum'" et force m'est de constater que celles qui se revendiquent telles, si elles le clament bien fort, ne le sont finalement.. qu'à leurs envies propres.
Or, on dit bien "SE soumettre", et tout comme on peut jouer au ping-pong contre la table relevée ou des adversaires inconnus, je pense qu'il est essentiel de trouver LE partenaire qui saura aussi être le coach, Celui que l'on voudra égaler, Celui dont on a confiance dans le jugement et aux épreuves qu'Il nous réserve... Pour avancer..

Ce n'est pas parce que l'on se rêve champion olympique qu'on l'est ou le devient...

Alors même si j'ai un caractère à me soumettre, non, je ne suis pas une soumise, j'étais Sa soumise, parce qu'être soumise, c'est être putain de forte et trouver quelqu'un d'encore plus fort qui donne envie de Le rejoindre et que ça, bien peu peuvent s'en targuer...

Et pour vous donner une idée plus précise, bientôt  un texte: "Mes Maîtres"...

^^

6 commentaires:

  1. Merci pour ce "Il est AUSSI Celui qui en génère".
    C'est un beau compliment pour nous autres, qui essayons de notre coté de répondre à la même question, existentielle, n'est-ce pas ?

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  2. Je ne sais si c'est un compliment, c'est en tous les cas mon ressenti profond... Peut être pas le plus commun, peut être pas le plus facile, mais ayant découvert ce type de relations avec pour base de ne pas se contenter de la médiocrité, je ne peux envisager la soumission comme unilatérale et sans le reflet d'un regard, Son regard, sur ce qu'Il m'a aidé à prendre conscience de ce que je suis... Et le conforter dans ce qu'Il est...
    Sourire*

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  3. Je ne vais pas faire dans le laudatif, mais ça fait partie de ces quelques textes qui tombent bien, nets, sans faux plis, des objets de pensée auxquels il est difficile d'ajouter quelque chose sans en trahir l'essence. Façon Cyrielle. (Non, non, ce n'est pas un texte faute de mieux, hein!). Merci.

    Un forum auquel tu participes ? /me demande bien lequel, arf. J'espère que ce n'est pas un de ceux où l'on trouve un nombre conséquent de soumises à leurs envies, à la recherche de quelques centi-maîtres bien con_centrés sur leur Or-bite. Un envers du décor où la norme semble créer ex-nihilo des couples aussi évanescents qu'improbables dans ce qui n'est finalement qu'un temple supplémentaire de la consommation. Les égos seraient-ils tellement surdimensionnés, l’égoïsme si puissant, qu'ils ne laissent aucune chance, aucune place à l'autre pour plus d’un instant, celui d'un coup de queue dans le béant ?

    Cela dit, si le vin est aigre, ça n’a jamais été la faute de la bouteille.

    Être soumise me semble être une notion indissociable de celle de dom. Mais contrairement à ces choses qui n’existent qu’avec la notion de hiérarchie qu’on leur prête, l’ombre et la lumière, le plus et le moins, le beau et le laid, l’homme et la femme peut être, je ne souhaite voir dans la relation d/s qu’échange, équité, respect, accomplissement de deux partenaires de Vie, d’envie, qui se cherchent et finissent par se trouver, apaisés, corps et Âme.

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  4. Dans "le banquet", c'est bel et bien la vision d'Aristophane de l'amour qui me parle le plus, et qui me permet de comprendre en quoi on peut s'abandonner ainsi dans une relation D/s..
    http://attheatrehanoi.skyrock.com/1350340722-Mythe-de-l-amour-l-androgyne-Aristophane-extrait-du-banquet-de-Platon.html
    "Ainsi lorsque les amants - amoureux des garçons, ou dans tout autre amour - ont rencontré justement la moitié qui est la leur, c'est miracle comme ils sont empoignés par la tendresse, le sentiment de parenté, et l'amour; ils ne consentent plus à se diviser l'un de l'autre, pour ainsi dire, même un instant. Et tels sont bien ceux qui demeurent ensemble jusqu'au terme de leur vie, et qui ils pourraient même pas définir ce qu'ils attendent l'un de l'autre ! Il est invraisemblable que la jouissance physique explique leur si vif désir d'être ensemble : leurs âmes, de toute évidence, désirent autre chose, qu'ils ne peuvent pas dire, mais qu'ils pressentent et insinuent. Si Héphaistos, lorsqu'ils se tiennent ensemble, leur apparaissait, tenant ses outils et leur disait: "hommes ! que cherchez-vous à devenir en vous unissant ainsi? " ... et si, devant leur embarras il leur demandait, de nouveau: " n'est-ce pas là votre désir, de vous assimiler l'un à l'autre autant que possible, et de ne vous quitter ni la nuit ni le jour ? Si c'est bien ce que vous voulez, je veux bien, moi, vous fondre ensemble, vous river l'un à l'autre, et des deux que vous êtes faire un seul : ainsi tant que vous vivrez, ce sera comme un seul être d'une commune vie, et lorsque vous mourrez, même là-bas, chez Hadès, vous ne serez pas deux morts, mais une ombre unique. Réflechissez, si c'est là votre amour et si cet avenir vous comble... "

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  5. S'imprégner des philosophes est vraiment réjouissant, mais, hélas c'est désespérant de constater qu'après leurs passages il n'y a plus rien à ajouter. Ou presque.

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    1. Plus rien à ajouter, certes, mais lire, et un jour comprendre... Faire sien, ou non, mais avancer...

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