jeudi 22 novembre 2012

Mais au fait, c'est quoi le BDSM?

Presque tous les blogs de soums commencent par un rappel à la signification de l’acronyme BDSM...
Me connaissant, je devrais déroger à la règle.
Mais bon, si je ne vous donne pas les bases bien que je me doute, bande de pervers, que si vous avez atterri ici ce n'est pas en faisant une recherche sur le scrapbooking, les vraies, et les miennes, qu'on risque de ne pas partir sur les bonnes, de bases...

B pour Bondage: 

soit l'art de transformer une personne en paupiette à l'aide de cordes, en général de 8 mètres en chanvre, en jute; ou de littéralement la faire décoller par le biais de suspensions (note à moi-même: ne pas me mettre à chanter spider cochon quand j'assiste à une démo).
Le but peut être la contrainte, la performance, l'esthétique, avec ou sans notion de jeu sexuel.
Vous entendrez parler de Bondage (terme mis en avant par la communauté homo US des années 70) mais les puristes eux feront référence au Shibari ou au Kinbaku (arts ancestraux venus des salles de torture japonaises les ayant doucement quittées pour glisser derrière les cloisons en paille de riz entre adultes consentants).
Les paupiettes, c'est là.
L'esthétique, c'est ici.
Un encordeur que j'aime bien.


D pour discipline:

Le BDSM peut être un art de vivre, ou un jeu.
Parfois les deux.
Dans les termes anglo-saxons, le suffixe Play revient souvent (age play pour le papa et sa fifille, pet play pour les soums qui cherchent l'animalisation, pony play pour ceux qui n'ont pas fini de rêver de poneys...) Dans ce type de "jeux", l’éducation, le dressage sont une part importante de la trame.
Il y a également la notion "d'éducation anglaise" que l'ont pourrait simplifier en dressage à être la meilleure salope qui soit pour son Maître à coup de trique (ou de boutoir^^) en s'inspirant des méthodes bien connues des châtiments corporels, avec perversité et sexe en prime.
Vous pourrez éventuellement entendre parler d'éducation à l'espagnole, mais... c'est surtout une blague à sortir aux "Maîîîîtres" qui s'y croient un peu trop...


D pour Domination (qui alors s'apparie avec le S de soumission en D/s):

Certains ne pratiquent que cela, une personne Dominante, une personne soumise.
C'est un abandon de pouvoir consenti de la part du soum à son Maître, une remise de ses envies, de ses phantasmes de ses attentes, entre les mains du Dominant.
Beaucoup se targuent d'être des Dominants nés (parce que mâles... mais les Dominas, alors?), d'autres le doivent à leur éducation/profession, certains s'y sont aventurés par jeux ou encore parce qu'ils ont rencontré une personne qui a éveillé leur instinct de protection ou de guide, d'autres encore parce qu'ils ont vu un reportage sur TF1/ ont lu "Histoire d'Ô" et enfin beaucoup de ceux que vous croiserez sur les tchats et forums BDSM parce que bobonne n'est pas hyper open au pieu, alors tu comprends, comme elle ne peut pas assouvir mes besoins, je cherche une nana pas farouche/un peu paumée/en quête d'amour à baiser une soumise à éduquer...
Les comparaisons récurrentes sont celle de l'alchimiste (oh oui, transforme mon cul de plomb en or) de Pygmalion ( ou quand l'homme se prend pour Dieu à vouloir créer la femme de ses rêves) mais perso, je préfère ceux qui me disent qu'ils ont été touchés par la lecture des sites de Khayyam ou du Squale ...


S pour Soumission:

Dans la "vraie vie", appelée aussi vie vanille, on ne se soumet pas, on a un compagnon, voir un mari, des amants.
Dans le BDSM, il y a des personnes soumises.
La question serait "soumises oui, mais à quoi?"...
Comme pour les "maîtres" auto-proclamés, il y a la soumise déclarée.

Soit qui oublie qu'elle est une femme avant tout et ne se présente plus qu'en tant que soumise, parce que:

  • elle n'est pas dans les normes de beauté actuelle (trop grosse, trop maigre) et pense que l'amour qu'elle donnera à son Maître rattrapera la "tare" qu'elle pense avoir; 
  • elle s'emmerde en couple et a besoin d'une justification pour tromper son légitime à qui de toute façon elle n'a pas parlé de ses pulsions sexuelles parce que "tu comprends, je suis sa femme, je ne peux pas être sa pute";
  • elle a vécu une vie de parfaite épouse et puis un jour, légitime est parti ou elle même ne le supportait plus et elle se retrouve donc célib' et tente de retrouver une deuxième adolescence en s'envoyant en l'air à tout va pour se construire un égo de pacotille par le pouvoir qu'elle aura sur les hommes par leurs queues, et quoi de plus simple pour trouver du polish que de se rendre sur un site BDSM?
  • elle a souffert de la dévalorisation par ses parents/ famille et pense que le seul amour qu'elle mérite doit être un amour qui fait mal/ un amour où elle est prête à tout donner, car de toute façon, elle ne le mérite pas. 
  • elle pense que comme elle a lu Histoire d'Ô et que ça fait rêver les hommes, elle sera cette Shéhérazade du cul d'un homme qu'elle ne mérite de toute façon pas, quitte à en finir pute...
  • elle a été abusée et cherche une catharsis dans le BDSM;
  • elle pense être une merde et quoi de mieux que d'être considérée comme telle pour entretenir sa dépression?
Soit qui est hyper consciente de la bankabilité de "la soumise" sur le marché du cul et pense trouver un prince charmant au bout de la pine bandante (youhou les filles, arrêtez de chercher le mec en cheval blanc qui vous épousera sur "NousLibertins", c'est écrit dessus, c'est un site de cul...)...

Oui, je schématise (stigmatise?) mais je lis tellement
  • de femmes qui cherchent un Maître en pensant que ça remplacera un psy et un vrai travail sur soi; 
  • de nanas qui pensent que de donner leur cul sera la voie pour le cœur de celui qui se vide les couilles; 
  • de célib" qui pensent qu'on peut se "Donner" totalement à un mec même marié et qu'elles n'en souffriront pas mais dont on ramasse les dents à la petite cuillère quand la légitime découvre les activités de son mec; 
  • de gourdes prêtes à tout encaisser, moralement et physiquement "parce-que-si-tu-le-fais-pas-pour-faire-plaisir-à-ton-Maître-t'es-pas-une-bonne-vraie-soumise" alors que non, franchement, se faire niquer par des bergers allemands/ regarder Monsieur en baiser une autre/ se faire fouetter à en avoir le derme qui explose/etc c'est pas son truc
  • de pétasses qui pensent que soumise si c'est pas comme dans Histoire d'Ô prêt à se faire baiser par tous, c'en est pas une vraie...
que oui, merde quoi, dire "je suis soumise" et chercher quelqu'un en tant que telle, c'est aussi constructif que de créer "le club des nanas qui n'aiment que la levrette" et ne chercher qu'un mec qu'a pas peur de se cramer les genoux...

Donc, la soumission, oui, "être soumise", non. A moins d'avoir rencontré LA personne qui vous l'inspire. C'est pas pour rien qu'on dit D/s, nanmého!!


S de Sadisme (accolé au M de masochisme, d'ailleurs):

On est bien loin du sadisme à la Sade loin du consensuel, délire d'un autre temps où la vie n'avait pas la même valeur suivant son milieu social. Le sadique revendiquant Sade, fuyez-le à moins de ne vouloir finir comme ce type qui avait répondu à la petite annonce d'un cannibale cherchant une victime/plat du jour volontaire...
Certes, il y a des sadiques qui kiffent d'infliger la douleur, mais ils le font rarement uniquement pour ça, même Dexter ne s'amuse pas trop avec ses victimes...
En revanche, le Sadique aura plaisir à trouver un partenaire maso.


M de Masochisme:

Il y a plusieurs "degrés" de masochisme, et il n'y a pas qu'un masochisme.

Comme le Sadique "à la Sade", fuyez le masochiste à la " Dolorosa soror", cette personne qui encaisse les coups, non pas comme la narratrice mais sa sœur de peine qui elle, cherche à se détruire.
Si si, ça existe.
Il y a des nanas tellement désespérées qu'elles sont prêtes à se faire fouetter au sang par des imbéciles qui sont content de leur résistance qui leur permet de se défouler mais qui jamais, pour autant, n'en feront leurs attitrées, juste des souffre-douleurs qui se leurreront sur ce qu'elles donnent et espèrent recevoir en retour...

Le masochisme; lorsqu’il n'est pas dans un but de destruction avoué ou non, joue sur différents ressorts.

  • Le maso qui jouit de la douleur: physiquement, les coups infligés engendrent la jouissance (comme les caresses dans un couple lambda) oui, c'est étrange, la faute aux endorphines, à des connexions neuronales étranges?... Sourire*
    Je ne sais pas, toujours est il que oui, certains décollent sous les coups habilement menés.. Et en jouissent. 
  • Le maso sportif de haut niveau: la douleur n'est pas la source de la jouissance, c'est le fait de la dépasser, "d'encaisser" plus longtemps qui les stimule et leur plaît. n'est ce pas le propre que des personnes qui sont dans le contrôle, le corps comme un outil? La jouissance intellectuelle prendrait elle le pas sur la jouissance corporelle, la transcenderait elle pour s'y fondre?
  • Le maso pour la bulle:  la personne n'aime pas la douleur, quand ça fait mal, ben ça fait mal... En revanche, le Dom a un certain goût pour un instrument (ou Ses mains, parce que bon "la main, le meilleur outil de l'homme"^^) et ainsi le soum prêtera son flanc, se retrouvant dans une bulle où eux seuls sont. Y a t'il une part d'auto-hypnose du coup, est-ce de l'abnégation?... Vaste sujet dont je vous parlerais sûrement une prochaine fois, mon amie Cyrielle m'ayant fait une remarque très intéressante à ce sujet, vu que je suis de cette espèce...

Voilà, bienvenue dans mon monde merveilleux du BDSM, avec mes points de vue, mes opinions, mes idées sur ce monde interlope...


N'hésitez pas à laisser des messages même d'insultes parce que je ne suis pas "une vraie soumise", vos points de vue ou vos questions...

Et... Bienvenue.

5 commentaires:

  1. Et il y a les soumises parce que c'est Lui et qu'avec Lui, c'est possible, c'est beau et que c'est une histoire d'Amour, une histoire d'appartenance, une histoire qui permet d'aller profondément dans l'intimité, ne rien se cacher, ne pas avoir de tabous, oser, explorer.
    Tu fais partie de ces personnes vraies, sans concessions débiles à l'image donnée à l'autre, c'est pour ça que tu es chère à mes yeux.
    Tu m'as aidée à aller vers Lui, je ne te dirais jamais assez merci pour ça .
    A part ça, longue vie à ce blog, je vais prendre un abonnement pour rien rater

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    1. Décidément, je me dis que j'ai de la chance d'arriver sur ce blog tout neuf, car sinon il me faudrait poser des jours de congé pour tout lire !!!

      Miaoum, j'aime ta prose. Même si elle est un peu crue parfois, un peu (voire beaucoup !) provocatrice, je devine sous ce "vernis" une véritable sincérité dans tes propos.

      Alors, comme Sugilite, je prends un abonnement et je suivrais avec intérêt tes billets d'humeur et d'humour !!!

      Merci à toi d'être si vraie dans ce monde de paraître...

      Fana.

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  2. J'adorrrrrre... c'est toi et tu es vraie... dans tes mots et dans ta vie... pas de chichi... des mots qui sonnent... qui claquent... brûlants de vérité qui souvent est tue ou embellie... Merci... Merci de mettre l'accent sur ce qui est souvent non-dit... ou déformé.

    Merci à Sugilite de rappeler aussi que ce Lien qui unit un(e) soumi(se) à son/sa maître(esse)est un Lien qui peut être si beau, si fort, si unique, si magique quand il naît dans le respect, la franchise, la sincérité, l'honnêteté de ce cheminement à deux.

    Je m'installe avec Délice dans ce Monde Merveilleux du BDSM pour te lire et suivre avec Plaisir tes prochains écrits.

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    1. Douce Anguissette.
      Tu es une belle âme et je suis heureuse que mes mots te parlent, parfois cash, parfois trash, mais sans concessions...
      Tu as toi aussi une histoire singulière, particulière, enrichissante dans sa tolérance et son respect. Je te souhaite de t'épanouir encore et encore, et te garde volontiers une place ici.

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  3. Vivre, contempler, acter, chanter, etc. Le bdsm ou le BDSM ? Qu'importe, à chacun(e) l’âge venant, la découverte ou l'ignorance.

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