samedi 4 octobre 2014

Esclave.

Ils ont été nombreux, ceux qui m'ont prise au cours de ces dernières années.
Et lorsqu'ils me prenaient, c'était pour me rapprocher encore plus de Lui.
De quelques dizaines de minutes à quelques heures, un partage inéluctable pour pouvoir Lui appartenir.

Ils ont été nombreux, et je ne me rappelle pas de chacun.

Il y a eu un gros homme, suintant au moindre effort et le désespoir affectif, qui ne pouvait s’empêcher de parler de son corps qui le lâchait et ne lui laissait que quelque répit lorsqu'il se calait un coussin au creux des reins pour pouvoir tenir une position confortable.
Il y a eu un jeune trentenaire aux yeux bleus qui m'a révélé qu'il avait été abusé et qu'en me prenant, il conjurait le sort.
Il y a eu une femme qui reprenait sa vie en main par sa sexualité, qui elle aussi m'a prise pour être plus proche de son homme.
Il y a eu un abîmé qui présentait bien mais qui après m'avoir prise, a gobé une boulette de shit.
Il y a eu un grand jeune homme qui m'a prise en me parlant des problèmes sexuels qu'il rencontrait avec sa partenaire.
Il y a eu un solitaire qui trop perturbé par le fait de me prendre, s'est égaré.
Il y a eu quelques loquaces, qui ne pouvaient s’empêcher de parler de la pluie et du beau temps alors qu'ils m'avaient prise.
Il y a eu aussi quelques soporifiques qui n'ont pu m’empêcher de m'assoupir alors qu'ils me prenaient.
Il y a eu un jeune homme charmant et roublard qui ne pouvait se retenir de me parler des ses "trucs" alors qu'il me prenait.
Il y a eu une femme triste qui s'est octroyé le droit de me prendre comme on prend une goulée d'air désespérée lorsque l'on se noie.
Il y a eu un jeune con qui n'a pu me prendre que la musique à fond et sans jamais l'arrêter.
Il y a eu un gay qui m'a prise comme une expérience inédite.
Il y a eu un groupe qui prônait l'esprit de communauté et où ils se sont relayés pour me prendre.
Il y a eu celui qui m'a prise parce qu'il s'estimait mieux que les autres.
Il y a eu celui qui m'avait prise pour ne pas être seul un moment.
Il y a eu celui qui me prend pour mon bien et que ce ne soit pas un autre qui pourrait être dangereux.
Il y a eu celui qui m'a prise parce que sa femme lui manquait.

Il y a eu tout ceux là, et d'autre encore, mais à la fin il n'y avait plus que Lui.

Et s'il faut une illustration comme quoi ce n'est pas le but, mais le voyage qui compte, je continue à faire du stop.



1 commentaire:

  1. Attention toutefois de ne pas monter avec un disjoncté qui aurait envie de mettre les doigts dans la prise.

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