vendredi 26 septembre 2014

oui, oui, oui, mais non...

Oui, j'ai eu de la peine de me rendre compte que je ne m'étais pas trompée,
oui, j'ai eu envie de mettre les doigts dans les iagos sans couper le courant,
oui, je savais déjà ce que vous aviez remarqué il y a des mois, 
oui, j'ai ravalé mes sanglots quant j'ai entendu des "tu savais bien, depuis le temps"
oui, j'ai des matins avec envie de rien, juste disparaître,
oui, je me suis payé l'affiche quant ma fille m'a grillé sur meetic,
oui, je me suis sentie con sur cette foire aux bestiaux,
oui, je ne me sens plus légitime dans le BDSM, puisqu'il était lié à lui,
oui, j'ai mal à penser que d'autres vont subir son fouet, qu'il avait appris pour moi,
oui j'ai mal à me dire qu'elles y prendront du plaisir, qu'il en prendra aussi,
oui, j'ai chialé comme une conne en épluchant des figues comme si c'était des oignons (et pas par rapport à la forme, je n'y ai pensé que rétrospectivement et ça m'a fait sourire), 
oui, je trouve dommage que tout ça finisse comme ça,
mais non, je n'ai pas perdu de temps à reprendre ma sexualité en main...

Voilà, c'était aujourd'hui, après un bref contact, mais ça c'est imposé.
Pas pour ce type, pour le coup on ne peut pas me taxer d'apriori, c'est presque le hasard qui l'a mis sur mon chemin...

Juste qu'à un moment, même si le deuil n'est pas fait, il faut faire comme si...

Alors je suis arrivée dans ce hall impersonnel, accueil, carte à glisser dans le lecteur...

Il arrive enfin, en retard, moi, je suis restée, à attendre, résignée.
La nécessité plus que l'envie, être une femme assumée, malgré tout, malgré Lui, malgré nous, être moi...

La prise de contact est enthousiaste de sa part, tu m'étonnes, apparemment, je change de son lot quotidien.
Il ne mesure que 5 centimètres de plus que moi, il est ventru comme une outre, les cheveux courts et blancs, le teint mat, et cet accent que j'avais bien imaginé.

Peu de paroles, et je me retrouve seule à me dénuder.
Entièrement, ne perdons pas de temps, et son jugement sera immédiat et global.
De la main sur mon épaule, il me guide et je m'allonge docilement.
Nous savons tous les deux pourquoi je suis là, alors j'écarte les cuisse, largement, offrant à son regard mon sexe annelé..
Attendant l'effroi, la stupeur, un sourire?
Rien.
Ses doigts pressent mon mont de Vénus, écartent mes lèvres, il s'introduit.
Je suis tendue, ce qu'il me fait remarquer en me vouvoyant.
Les mains sur le ventre, je respire lentement, j'essaye d'analyser les sensations, le ressenti.
C'est assez surréaliste, alors qu'il y cogne, je lui dit que j'ai l'impression que mon col est bas. En homme d'expérience (âgé quoi), alors qu'il est encore entre mes cuisses, il me rétorque qu'en effet, ce n'est pas qu'une impression, et que dans notre société où la sexualité est honteuse (tiens, je connais ce discours..), il faudrait pourtant que les femmes la considère différemment. Et de rajouter, un sourire aux lèvres, que "vous savez, ces muscles là (en me pressant les lèvres) ne sont pas fait que pour porter des anneaux, ils sont le gage d'une sexualité épanouie..."
A défaut d'une présence agréable dans mon vagin, ses propos me font sourire et je prends mon mal en patience pendant qu'il s'affaire.
Je ne ressens rien d'agréable, et son axe de pénétration est à dire vrai plutôt douloureux.

Enfin, voilà, il a fini.

Préliminaires à l'envers, ils s'empare alors de mes seins qu'il malaxe silencieusement, un sourire en coin.
"Vous êtes une belle jeune femme, prenez soin de vous", me dit il lorsqu'il remarque que je suis livide.
A ces mots, une envie de pleurer irrépressible, mais heureusement, il me demande:
"Puis-je vous laisser, le temps que je me lave? Rhabillez-vous, prenez votre temps" et s'éloigne en laissant un sillon d'une fragrance musquée.
 
Les larmes coulent, la tête me tourne alors que je m'étais assise après avoir remis ma culotte. Il entend ma tête heurter le miroir derrière moi et légèrement humiliée, je le vois arriver, me prendre dans ses bras, me frictionner les épaules.
Il me guide, d'autorité et de nouveau, me fait allonger, m'enjoignant de respirer lentement,
La tête me tourne, il sourit gentiment, m'étend. Prend mes jambes, les étire, les masse de ses mains chaudes et fermes. Il me fait plier les jambes, pèse dessus de tout son poids pendant qu'il en active la circulation vigoureusement.

"Vous êtes sensible, je n'aurais pas cru", il doit faire référence à mes anneaux...
Il ne doit pas savoir que ça ne m'a pas été douloureux, et il ne doit pas non plus se douter comme il a pu m'être agréable d'avoir mal sous une badine, un fouet...

Alors que je reprends mes esprits et que les petits points lumineux commencent à disparaitre, que son étreinte se relâche, il me raccompagne à ma chaise, que je puisse finir de me rhabiller.
Mais de nouveau, vertiges, je vais m'allonger seule et après quelques massages qu'il me prodigue, revient en m'apportant un verre d'eau.

Et m'achève d'un
"Vous êtes douillette".

Non, je ne suis pas douillette, non, ce n'est pas le retrait de mon stérilet et la mise en place du nouveau qui m'a fait mal Doc, oui, je suis con je n'ai pas bouffé avant, comme je n'ai pas bouffé depuis des jours, mais non, je ne suis pas douillette physiquement monsieur le gynéco.
En plus, comme j'en ai plein le dos, j'ai ma sciatique qui revient me mettre à genoux quelques fois par jour, mais
là, c'est pas au col de l'utérus que j'ai mal, c'est pas parce qu'il a été forcé d'un bout de plastique que je fais un malaise, si je flanche, c'est parce que ce putain de stérilet, je ne devais pas en remettre, parce que justement ma sexualité n'était pas honteuse, qu'elle était assumée, partagée et que je devais en être débarrassé, de ce T en plastoc aux antennes dont il ne viendra pas me dire "dis donc, c'est quoi qui est coincé sous mon ongle?"...

Comme quoi pour faire le deuil, pas la peine d'aller baiser ailleurs, allez voir votre gynéco, ça vous aidera et en plus, ce sera bon pour votre santé.

Et merci à ce nouveau gynéco, pas très délicat certes, mais pas évangéliste qui vous invente des textes de loi pour vous refuser une ligature des trompes.

Je vous raconterais sûrement un jour.


1 commentaire:

  1. Ravis de te lire de nouveau ici, j’ai pensé un moment que tu avais été mise en fuite par je ne sais quel chien-chien à sa fi-fille, un de ceux aussi prompt à frétiller de la queue que de te planter deux quenottes dans les mollets au moindre coup de laisse de rappel à l’ordre.

    Elogieux, ton gynéco ? Attentif et au jugement sûr, plutôt. Et encore n’a-t-il certainement pas lu tes textes, toujours teintés d’humour et d’esprit. Il a semblé apprécier l’enveloppe, normal, on n’a jamais vu un bel esprit dans un vilain écrin.

    Encore faut-il savoir reconnaître les pépites avais-je du dire un jour. Quel gâchis !

    Bref, tourne la page, même si ça ne veut pas dire qu’il te faille ouvrir tout de suite un autre livre. Garde les bons moments, oublie les autres, sois consciente de ta valeur, celle que rien ni personne ne pourra te prendre, pense un peu à toi et prends soin de toi, surtout, des tiens aussi.

    Pour égayer tes longues soirées d’hiver, faute de livre à ouvrir, tu pourras aussi feuilleter des magazines de peu d’importance et les chiffonner lorsqu’ils te paraîtront affadis. C’est pas un crime à condition que ça reste clair, et ça, tu sais faire, être claire.

    Et puis il faut que tu aies confiance en toi, en ton Destin aussi, la roue va tourner. Crois moi.

    Je ne peux guère faire plus pour toi que t’accompagner ici un tout petit peu. Ah, si, encore une chose, les p’tits ventrus aux cheveux blancs, c’est pas pour toi. Arf.

    On t’aime bien comme ça, change pas.

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