Le don d'une fourrure n'est pas une œuvre
caritative bien que par certains côtés, elle peut avoir des implications
sociétales comme seule l'Histoire sait en produire... en défrichements de
colonies par des trappeurs à moustaches et usant de pièges à mâchoires pour
choper de la zibeline... en mode
Inuit et des peaux de phoque pour lutter contre les effets du réchauffement
climatique sur un bout de banquise qui continue de flotter de temps à autre... en
matériau de luxe pour styliste inspiré et manufacturant colliers pour chiennes
bien dressées et défoncées à longueur de journée à force de sniffer du galuchat (ça sent le poisson non !? Oui mais du chondrichtyen alors
!)... Les crins, les duvets, les jarres et les autres peaux relèvent de
la condition animale mais pas que du bout de la queue !!! Chez nous les grands
Hommes, avec notre grand H en bandoulière pour tout genre, comme tout Loup
qui se balade dans son Alpha Jet (non sens, mais c'est juste que j'avais envie
de l'écrire !!!)... les restes de nos fourrures primitives forment toisons
intimes, poils à hérisser et cheveux à défriser... et revisitent alors les
œuvres sacrées du créationnisme de notre père qui êtes aux cieux... je te salue
Robert pleine de garces... Pourquoi t'es là-haut doit déjà ?... Ah oui ! Excès
de luxure et nique au bon Dieu... Merci de m'avoir refilé tes gènes... je vais
devoir passer par la case purgatoire maintenant... Pffff...
La symbolique religieuse a donc choisi de
formater surtout des interdits dans l'incarnation des cheveux... Dans nos
sociétés pourtant bien civilisées, les voir paraitre chez une femme relève
invariablement de la féminité, du charme, de l'érotisme, de la sexualité,
de la tentation pour celle qui les porte longs et denses aux volontés perverses
de pourfendre la pauvre petite victime mâle, faible et bandante... Rhhhhaaaa
Lovely !!! Haro !!! Haro sur cette vile créature qui nous oblige à
bouffer des pommes pour tout régime, à défaut de vouloir nous desserrer la
ceinture... Eve c'est quoi cette bosse sous ma feuille de vigne !? Salopes
d'exhibitionnistes !!! Heureusement que le bon ordre moral et les croyances en
un Bruce tout puissant vous ont tenues sages pendant quelques siècles... Cachez
donc ces cheveux que je ne saurais voir... des poils longs à monter en
tresses, en chignons et autres nattes... à ranger sous des voiles, des
mantilles, des chapeaux, des foulards, des postiches... Il faudra attendre
l'époque moderne pour laisser (difficilement, j'en conviens !) la gente
féminine avoir le droit d'user de ses cheveux comme bon lui semble... les
couper en mode garçonne, les teindre en mode platine, les déstructurer en mode
punk... Le cheveu devient alors le marqueur d'une humeur sociale chez la femme
mais également pour toute l'Humanité... Il quitte la sphère pudibonde des
incantations divines pour celle de la revendication et de la libération des
mœurs... "Ils ont les cheveux longs, vive les hippies.... Ils ont les
cheveux courts, vive les skinnys (red, head, gay, bretons... ou toutes autres
espèces exotiques existantes...)
La symbolique prend alors corps dans ce
bout de tif, de la racine à l'apex... des histoires avec un petit h
donnent essence à nos vies... Ils forment mémoires et nous relie aux autres par
leur forme, leur texture, leur couleur... impeccables ou ébouriffées, longues
ou courtes, en mondovision... les coiffures révèlent sans doute beaucoup
de nos âmes, de nos pensées, de nos idées, de nos cultures... ou mieux
encore... des personnages dont on veut jouer !... Ce sens résonne
particulièrement chez moi dans la mesure où j'ancre depuis longtemps une forme
d'ivresse pour la métamorphose à grands coups de perruques... Je forme fétiche
pour des artistes du déguisement qui par leurs talents peuvent incarner qui
elles veulent... C'est une fascination que chacun peut ressentir quand planté
devant le miroir du salon, l'opérateur capillaire vous demande alors
"Qu'est ce que l'on fait comme coupe aujourd'hui ? "... Qui n'a
jamais osé dire... « On change tout car je veux être un(e) autre »…
par cette simple opération de la saine coupe et du pouvoir qu’elle confère…
"Sans le savoir, Mme Sheaffer m'appartenait déjà. Son corps, son odeur étaient
à moi. J'avais gagné: plus tard, je serai le mari d'une coiffeuse."
Le rôle de la coupe est manifestement
encore plus puissant que celui de la mise en forme des crinières. Elle
représente la coupure des racines de l’être, de ses mémoires, de ses habitudes,
de ses croyances, Plus la coupe est sévère, plus elle prend un sens de
soumission, d’abandon voire de punition… que l'on rase la tête des esclaves,
que l'on rase la tête des malades, que l'on rase la tête des prisonniers...
elle exprime ainsi le pouvoir du tondeur... Dalila le savez déjà
lorsqu'elle a décidé de faire une permanente bien foireuse à Samson... Les
bisons sont toujours futés quand ils ramènent aux tipis les scalps de leurs
ennemis... Les prêtresses de Déméter portaient cheveux longs pour pouvoir honorer
leur dieu et devaient en faire sacrifice si elles quittaient le culte... car
avec la tonte, disparait la personne qui portait boucles, pointes fourchues
ainsi que son office… A défaut de couper les langues, les purges capillaires
obligent ceux qui les supportent à vider les âmes, à nettoyer les corps, à
éliminer les intrus, à rendre les armes… Comme celles de la libération où
l'exposition des crânes rasés avait pour seul but d’humilier, de mutiler la
femme pour ses défauts de collaboration… Une vengeance, une revanche qui
passaient par des fils de kératine et leurs appropriations violentes par
d’autres en places publiques… En asexuant les victimes puisque c’est par là
qu’elles avaient péché, une femme sans ses cheveux n’est donc plus bonne à baiser… Mais qui peut-elle être alors hors de sa déchéance?!
Miaoum a des cheveux… fins, châtains…
qu’elle porte courts et largement déstructurés dans une coupe floue et
volontairement anarchique… Nul doute pour moi qu’ils sont porteurs de ses
messages d’âme en mode révolutionnaire et nique à la norme… « Je suis une
fille et je n’ai pas de cheveux longs et soyeux des princesses…. Parce que je
ne suis pas une princesse et ouais !!!.... Je ne suis pas Belle, je
suis Rebelle et c’est moi qui ai bouffé la Bête! »… Parfois même,
sous des coups de pressions émotionnels, ils peuvent changer de couleur et
passer au jaune, au bleu, au rouge… Je crois que la teinte n’a pas beaucoup
d’importance… par contre la symbolique est claire… ce sont des signes, des
avertissements du changement fondamental et parfois brutal de sa ligne de vie…
qu’il soit lié à des bonnes ou mauvaises nouvelles d’ailleurs… et qu’elle porte
de façon très visible pour les yeux qui la scrutent… Pour ma part, je suis peu
sensible à ses variations chromatiques,… je l’aime bien au naturel et je
supporte sans trop de difficultés ses teintures de fin de stocks du discounter
du coin…
J’ai des cheveux… ils sont brun foncé
largement assaisonnés de poivre et de sel surtout sur les tempes…, très épais,
d’une raideur chronique qui défie toute loi de la gravité terrestre… rien de
particulier à déclarer en plus car ils m’intéressent peu même si comme
tout adolescent je me suis longtemps cherché capillairement parlant avant de
vite abandonner un sens quelconque à leur apparence… Pour dire… je passais
quatre fois par an chez un coiffeur pour ressortir doté d’une brosse de
quartier-maître que je laissais pousser trois mois durant sans autres
traitements que celui de la laver tous les jours… A la lumière de cette chronique,
je me rends compte que ce sujet est un élément récurrent de nos discussions …
surtout dans son influence pour que je change de coupe que je fasse des efforts
pour améliorer mon look… mais pas que… Je me laisse faire comme tout gentil
poney… pour lui faire plaisir et pour lui plaire… Pour dire… maintenant c’est
un rendez-vous toutes les six semaines… sans parler des autres solutions
d’éradication pilleuse qu’elle veut prodiguer à mon cuir…Mais ça va pas non
!!!?
Nous avons donc des cheveux tous les deux…
pas de quoi faire de la pub pour Jean-Louis David mais rien de dramatique non
plus… des chevelures quoi !!… Et pourtant j’ai été interpellé pour
intervenir sur une opération délicate d’une mise en plis à tignasse ouverte…
« Qui moi !? Mais je ne suis pas un spécialiste ! Comment
ça !? C’est un cadeau d’anniversaire ?! Mais de quoi tu me parles
sans rien me dire et en me tendant cette tondeuse… C’est pour ma barbe !?
Non ! Quoi !? Tu veux que je te tonde les cheveux !!!
Ah !!!…" J’ai été surpris par cette demande venue d’un coin du lit...
Elle m’a laissée muet quelques minutes… Mais comme tout bon Maître certain de sa
Maîtritude et de son bon pouvoir… j’ai accepté son cadeau aux conditions que la
tonte se ferrait à mon temps et après une discussion de fond sur le sens
qu’elle pouvait prendre dans un cadre BDSM… Une réponse que j’ai formée de la
façon suivante… "Une coupe de cheveux à la mode des expurgations des temps
passés... J'ai accepté ce cadeau d’anniversaire, ton présent... et c'est sans doute
THE symbole de cette remise à zéro, puisque ta boule va y passer... aux jours
du printemps, les poils de la Chapine vont tomber... pour mieux renaitre... Ma,
Mienne, Mon, Mes... de ton futur sans conditionnel... Des articles possessifs
que je veux m’approprier en double monogamie pure et exclusive, en destins
croisés de destroyers en armure, en pseudonymes d’avatars qui doivent devenir…
miaoum est miaoum la Chapine..."
En attendant la suite de son écho... je
produis des idées pour organiser la cérémonie du sacrifice... De ma perception
du sujet, j'ai tendu quelques perspectives sans nécessairement en donner mon
plein sens... mais je dispose d'une raison qui me laisse penser à des tas de
symboliques ma Chapine... c'est violent, transgressif, visible... mais éphémère
et réversible... La tonte constituerait-elle un acte de libération
pour mieux pouvoir se donner ?... Drôle de paradoxe non !?
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