Je me rappelle l'un de mes premiers textes ici, concernant le masochisme, et tachant de dépêtrer si obligatoirement, la composante SM est associée à la relation D/s et pourquoi , vu que je ne me sentais pas maso, Alcyon me fouettait, me malmenait...
J'avais développé l'idée que si le single avec Lui était possible, c'est pour le partage que cela impliquait, la bulle créée, la fierté qu'Il ai appris pour N/nous, moi.. Une putain de fierté.
Mais la douleur restait la douleur.
Certes, il y avait le fouet, mais pour la beauté du geste presque, dirais-je;
certes, il y avait les fessées qui déclenchaient mes rires, fou-rires, mais lorsque le rires se tarissaient, ne restait plus que la douleur;
certes, il y avait les martinets, mais la sensation provoquée était plus de l'ordre du massage violent que de la douleur...
Et puis..
Et puis, il y a eu ce week end.
Nous ne sommes plus ensembles, mais nous avons des amis communs et nous priver de les voir pour nous éviter serait stupide, et puis les envies qu'Il se plaisait à faire naître en moi et qui finalement ne faisaient que passer par Lui se font sentir en moi, nous avons convenu de baiser. Baiser parce que là, c'est pour moi avec Lui, et pas par Lui ( et puis l'envie, quoi, bordel!)..
Mais nous n'avions pas parlé de jouer, même si par prévenance, nous avions évoqué le fait qu'Il puisse être amené à donner du fouet et sachant le sens que je (nous?) met(ton?)s dans cette pratique, nous avons posé des bases, trouvé des compromis.
Difficile de se retrouver "seule" lorsqu'autour, ce ne sont que des couples, des caresses plus ou moins discrètes, de la tendresse, et que dans les yeux "des autres", N/notre hydre existe encore.
Inévitablement, N/nous sommes toujours côte à côte, on ne sépare pas du mercure en billes distinctes si facilement.. Sourire*
La soirée avance, les corps se dénudent, se rapprochent...
Un soumis est nu, enchaîné, sa Maîtresse s'en occupe, un long moment, et elle n'est pas tendre. Ses fesses rougissent, sont dos se marque. Je suis à l'extérieur et j'en parle avec Alcyon, je remarque que le soumis ne bande pas. Je m'interroge, me demandant si il y prend du plaisir, et quelle sorte de plaisir, d'ailleurs. Je ne vois pas la fin de la séance, je vois juste la tendresse de leur étreinte une fois qu'il est détaché.
La soirée avance, et une nouvelle fois, je me trouve interloquée. Calixte est appuyé au dossier d'une chaise, et il est fouetté de coups portés et marquants à chaque fois, il se cambre un peu, gémit, beaucoup, comme un homme approchant de l'orgasme, mais sa queue reste flacide jusqu'au dernier râle et à l'écroulement. Fin de session, il est parti. Ou arrivé, tout dépend du point de vue. Sourire*
Je pense à ce moment avoir un premier déclic, inconscient, car Alcyon utilise Son single et commence à orner mon dos de zébrures légères, bien plus légères que celles infligées par d'autres, à d'autres, mais comme Il a coutume de faire. Cependant, les quatre derniers coups de haut en bas, appuyés chacun (j'en ai les marques encore) provoquent une sensation que je n'avais pas eu encore, de part le nombre et l'intensité de chaque strie. Et je crois pouvoir dire que pour Lui aussi, c'est une première que d'oser en enchaîner sciemment autant. Lui seul peut le dire, et je pense que nous allons en débrieffer d'ailleurs, mais c'est mon sentiment.
Je ne sais pourquoi, ces quatre coups sont les derniers alors que je ne pense pas pourtant avoir gémi ou crié, car la sensation n'était pas que douleur, cette fois.. Mais ce n'est pas plus mal, je ne sais pas si j'aurais été prête à aller plus loin...
Discussions avec d'autres, échanges profonds ou légers, rires, sourires et cigarettes sur la terrasse.
De retour dans le salon du gîte, Calixte, de nouveau, sous les coups de sa Maîtresse...
Mon regard glisse et tombe sur une frêle jeune femme, superbement cambrée sur un pouf rouge, et son Maître qui lui administre du flogger sur la croupe, quant à ses épaules, c'est Alcyon qui leur donne du martinet.
Une seconde de flottement dans mon esprit. Je vois ce couple depuis hier, il me touche, et aussi improbable qu'il puisse sembler, il est évident pourtant. Alors presque immédiatement, je sais la démarche qu'ils ont eu et qu'Alcyon a accepté de faire parti d'un moment unique pour eux.
Et après tout, nous ne sommes plus liés.
Aucun dépit de ma part, vraiment, plus une sorte de compréhension, d'acceptation, puisque je sais de part N/notre discussion au sujet du fouet qu'Il ne veut me blesser. Et que ce couple est beau.
Confiance?
Sûrement.
Sourire*
Mes yeux se posent de nouveau sur Calixte, appuyé encore sur une chaise, le cul tendu. Alors que je passe à côté de lui, sa Maîtresse demande si quelqu'un aime la canne. Je demande à donner ou recevoir, et me retrouve, à la réponse, badine en main, essayant d'improviser un ballet avec sa Maîtresse qui ensuite se retire et me laisse le champs libre. Je ne sais plus comment, mais je n'ai plus la canne de bambou en main, juste un martinet qui semble ridicule de ces 4 brins, mais en caoutchouc, mordants et vifs...
Je m'applique à rougir le cul de Calixte, ne le connaissant pas, ne connaissant pas ses mécanismes, je me fais instrument de son masochisme, à l'écoute de son corps car je ne sais pas si lui parler va le faire descendre, s'il cherche aussi le plaisir sexuel, et que je ne suis pas sa Maîtresse et ne m'en sent pas la fibre, de toute façon. Sourire*
Je dois avouer que je suis fière de ce que je fais, fier de "la belle ouvrage" des marques des brins qui s'impriment régulièrement, malgré quelques ratés, mais apparemment, pas tant que ça, puisque je vois Calixte onduler, et que les râles qu'il émet sont de plus en plus intenses. A un moment, un "plus fort" exactement identique à celui que l'on peut dire lorsque l'on baise est dit, et j'obtempère. Puis c'est un "la badine" que Calixte demande, comme moi lorsque la chatte baisée et que mon cul s'ouvrant je n'ai qu'une envie, c'est qu'Alcyon m'encule et que je l'en implore. Mais si l'intonation est la même que celle du désir sexuel, Calixte ne bande pas, j'ai regardé.
A ce moment, une prise de conscience fugitive: la jouissance de ce maso n'est pas sexuelle.
L'intensité monte, tout comme ce soumis apparemment, et sur ce ton que je connais pourtant d'autres circonstances demande à ce que je le frappe plus fort.
Nouvelle prise de conscience: être maso, c'est être égocentré.
Je fatigue, mon poignet commence à crier grâce, mais la jouissance de Calixte me libère.
Je suis excitée comme tout, le preuve en est je ne sais même pas où était Alcyon à ce moment, mais rien de sexuel, juste que je sens, là, avoir vécu une chose importante.
C'est vers Alcyon cependant que je me retourne, il faut que je Lui parle, que je Lui dise.
Je ne sais pas exactement quoi, c'est encore brouillon dans mon esprit, mais il s'est passé quelque chose et il n'y a que Lui qui puisse m'aider à débrouiller cela.
N'ayant pas de lien avec Calixte, ne cherchant pas à devenir Domina, j'ai été l'instrument de son plaisir, son plaisir à lui sur des chemins qu'il connait, qu'il maîtrise et dont il sait à quelle vitesse les arpenter.
En parlant avec Alcyon, je me rends compte que finalement, cela, je ne m'y suis jamais abandonnée.
Non pas pour résister, mais parce que je n'en n'avais pas la possibilité.
Non pas qu'Alcyon ne me l'ai jamais offerte, bien que je me demande si finalement, N/notre amour ne l'a pas empêché d'aller au delà de cette "résistance" (mais là, c'est très personnel et je dois en parler avec Lui, si vous voulez bien, hein...^^) et de l'image que N/nous avions construit de notre couple.
J'ai "pressenti" ce que Calixte allait répondre à la question que je devais pourtant lui poser, et qu'Alcyon m'avait aidé à mettre en lumière en parlant avec Lui.
Après une bise chaleureuse et appuyée, mais en rien insistante ou déplacée, et des remerciements réciproques, je me lance: "mais tu n'éjacules pas, alors qu'est ce que tu ressens comme orgasme?"... "Comme un méga shoot"... Je ne me suis jamais camée, mais je saisis parfaitement la comparaison, depuis le temps que j'entends des masos me parler de ce fameux "shoot" d'endorphines. Et que j'ai "la preuve par l'éjac", ou plutôt son absence, que si ce n'est pas sexuel, c'est aussi fort. "Mais tu as mal?"... "oui, au début. Mais il y a un point de bascule et ça devient autre chose, qui monte jusqu'à exploser"...
Le point de bascule.
Tout se met en place.
Je comprends.
Lorsque qu'Alcyon me fessait, le point de bascule, je l'atteignais, c'était le moment ou je ne m'abandonnais pas à une sensation inconnue, mais que je la muait en phénomène connu, le rire. Seulement, lorsque l'on arrête le rire, la douleur revient... Et si la douleur revient, ben ça fait mal. Du côté d'Alcyon, je pense que Lui aussi a une part de "responsabilité", ne pas avoir été au delà de ce aïe. Attention, je ne dis pas qu'Il aurait du me tataner coûte que coûte, mais peut être, insister.
Quoique... Je n'étais pas "prête" à cette bascule je pense, trop imprégnée de l'amour que j'éprouvais pour l'Homme, quitte à en étouffer le Maître, pour des raisons qui nous sont propres et que je ne vous livrerais pas, trop intimes. Sourire*
Mais ce samedi soir, j'ai vécu cela de l'intérieur, et j'ai compris.
Et j'ai demandé à Alcyon s'Il voulait bien m'accompagner dans cette découverte, parce que j'ai confiance en Lui, parce que je sais qu'Il me connait, parce que je sais Sa sensibilité, Sa capacité à me ressentir.
Parce que ce soir, je n'avais pas envie de me mettre à genoux devant Lui, mais parce que j'en ressentais le besoin...
Parce que ce soir, je ne l'avais jamais autant senti mon Maître alors que je ne suis plus Sa soumise pourtant.
Il fallait que je vive ce que je présumais.
Je vu Ses yeux briller, et nous nous sommes installés pour une séance de badine...
Mais ça, c'est une autre histoire.
Sourire*
P'tin, là ça se complique. Bon, voyons cela, on va enlever rageusement tout le décorum, se concentrer sur le vrai, le dur, l'avéré de chez Juste : Alcyon et Toi c'est FI-NI, F-I-N-I, ni. Point barre, circulez , ya (plus)rien à voir, mort de chez mort, nada. Passez votre chemin, vos corps et vos âmes sont déliés, façon iceberg et Titanic, la rupture est consommée, on the rock, coco. Bien.
RépondreSupprimerLà, on va préciser la règle : tu m'arrête si je dis une bêtise. Je dis pas VOUS m'arrêtez, car vous n'êtes plus ensemble, c'est parfaitement clair, et comme je suis chez toi miaoum et qu'Alcyon je l'ai jamais vu ici (là, mon pote si tu dis rien avec ça, 'vais m'vexer).... Je m'arrête ? (laisser passer un instant à l'écoute d'une voix qui n'aurait rien d'intérieure). Non, bon....je continue.
Donc, vous n'avez plus aucun lien d'esprit, vous ne vous livrez plus à des échanges parfaitement décalés et incompréhensibles aux âmes pures, aucune séance BDSM, rien de ce qui pourrait signifier un lien particulièrement fort et jouissif....pour l'esprit. Sur ce dernier point on est d'accord, vu que le premier organe sexuel est bien ce cerveau.
C'est bien ça, je ne dis pas de bêtises, alors je continue.
Donc, ben oui je continue, vous n'avez plus aucuns liens de corps. Ce dont vous êtes convenus (PS1 : oui, au passage, ça doit être l'heure tardive, mais convenu, ça va avec le verbe être, parce que avec avoir ça fait avoir l'air con, venu. NDLR. PS2 : ya d'ôtres fôtes mais bon, tu devais être troublée, genre le corps et l'esprit ailleurs), donc, oui, vous êtes convenus de baiser. Ca, c'est vrai, c'est pas pareil, c'est juste un truc mécanique, sans aucun engagement, neutre, ça nécessite juste rien que de convenir (venir avec, éthym.). (faudra que tu me donnes un cours la dessus parce que je sais pas faire...jdçjdr, Alcyon, il lit pas, d'abord). C'est sûr, c'est pas du tout pareil que de faire l'Amour, et ça prouve bien ce qu'il faut démontrer, ya plus rien entre vous.
C'est bien ça, je ne dis pas de bêtises, alors je continue.
Ben oui, ya VRAIMENT plus rien, mort clinique de l'Amour, et puis vous ne côtoyez même plus vos amis ensemble, dès fois que ça pourrait...ça pourrait signifier quoi, d'ailleurs, puisque tout cela est convenu ? En plus, bien sûr aucune communication d'aucune sorte entre vous, fut-ce par l'intermédiaire d'un simple blog, il ne lit pas, je te dis.
Non, c'est mort. Clairement.
Ca me navre. Ah, non, hein, pas le fait que ce soit mort, non, c'est cet aveuglement qui me navre.
Bien sûr, il y a aussi une autre lecture à ton texte, miaoum, mais j'ai pas envie de lire autrement, j'ai pas envie.
Et vous, c'est quoi vos envies ? Communes, mais pas ordinaires. Et si vous brisiez les miroirs qui aveuglent, en finir une bonne fois pour toutes avec le convenu et que vous acceptiez le bonheur sans la peur qu'il n'échappe ? Simplement, sans fard, parce que vous le voulez bien.
Bref, vous ne vous aimez plus. C'est ça ? Je me tais. Je vois bien que je dis des bêtises.
Je retourne dans mon terrier.
Silk, Silk, Silk...
SupprimerJ'ai hésité à publier ce commentaire, parce qu'il n'est pas dans le cadre de la réflexion à l'ordre du jour, et que j'ai envie de simple.
Sourire*
Non, bien sûr que ce n'est pas "il n'y a plus rien", comment serait-ce possible, après tout ce que nous avons traversé, et la connaissance que nous avons l'un de l'autre, nus, et plus que nus?
Bien sûr, je L'aime encore, et quitte à en chier, et vu que j'en chie déjà, autant prendre ce que l'on veut bien se donner, ensembles, non pas faute de mieux, parce qu'Il est le mieux, mais parce qu'avec Lui, je suis libre...
Bien sûr, il n'y a pas "plus rien"... mais autre chose.
Et non, ce n'est pas pour me distancier que je dis "baiser", mais bel et bien parce qu'avec Lui, je peux exprimer mon .. animalité, dirons nous, sans peur du jugement, sans avoir à me retenir, moi qui enfin ai appris à me lâcher...
Alors non, Silk, cette lecture n'est pas juste, parce que ce dont j'ai besoin, c'est de profiter de l'instant, maintenant, et de ne plus essayer d'influencer ce sur quoi je n'ai aucun pouvoir.
Mener ma barque, m'exprimer, pour moi, et pas pour quelqu'un d'autre, qui qu'il soit, amour, ou enfant... Et même si ça ne fait pas disparaître la peine, au moins, ça permet de relativiser, et de ne plus porter de valises inutiles...
Mais merci tout de même de me mettre face à ce que tu penses que je ne veux pas voir, mais que je sais, ne t'inquiètes pas.
"Mais ça, c'est une autre histoire."
RépondreSupprimerEt cette autre histoire, l'aurons nous un jour ?
Ou au moins saurons nous si vous l'avez atteint, ce fameux point de bascule ?