dimanche 21 octobre 2018

Des idées -trop bien- reçues. Gynécologie.

D'une consultation sans rapport, j'ai réfléchit au fait que les femmes sont bien plus obligatoirement et violemment confrontées à l'injustice/ l'infantilisation médicale, simplement du fait qu'elles ont un utérus... Alors:  

Mesdames, messieurs, je comprends que le médecin, le docteur, ou en l’occurrence le gynéco, de part ses années d'étude, soit considéré comme sachant. Cependant, sans être taxée de complotisme, je ne saurai que vous enjoindre de ne pas hésiter à remettre en question toute assertion de votre gynéco qui vous semble trop péremptoire. Encore mieux, **renseignez-vous au préalable**. Pas auprès de votre voisine, pas sur Doctissimo, pas sur le Gorafi non plus. Pour faire simple, vous tapez votre thème de recherche complété de gouvernement, ainsi, vous aurez de grandes chances de tomber sur les textes légaux.

Ainsi, vous apprendrez si ce n'est déjà le cas, que

 la ligature des trompes

* N'est pas soumise à l'âge minimal de 40 ans
(non non, même si votre charmant gynéco vous fait remarquer que vous n'avez QUE 37 ans et que du coup ce n'est pas possible, ou qu'à 25 ans, on ne peut pas vraiment savoir...)
* N'est pas soumise au fait d'avoir déjà des enfants *(au moins 3?)*
(non non, une nullipare peut ne pas vouloir "connaître la joie d'être mère, c'est quand même le privilège féminin", être une femme ne passe QUE par la maternité?)
* N'est pas soumise à l'accord du conjoint
(une femme peut ne plus vouloir d'enfants sans pour autant que son compagnon soit du même avis, que leur couple soit dysfonctionnel est un autre sujet)
* N'est pas soumise au fait qu'il n'y ai pas de conjoint
(non non, même si votre gentil gynéco alors que vous êtes célibataire vous demande "oui mais si jamais vous rencontrez quelqu'un?", si vous SAVEZ ne plus en vouloir, c'est votre choix et votre futur compagnon devra l'accepter également.)

Ces conditions sont les mêmes pour
 La vasectomie
et tout cela est regroupé sous l'appellation de "La stérilisation à visée contraceptive" dont le PDF est disponible ici.

 Le stérilet que l'on appelle désormais Dispositif Intra Utérin DIU
car
* Le stérilet NE rend PAS stérile
(ce sont les rapports non protégés qui peuvent engendrer des pathologies qui non traitées peuvent dégénérer)
* N'est PAS réservé aux femmes ayant déjà eu des enfants
( c'est même une recommandation de la Haute Autorité de la Santé, et les laboratoires d'ailleurs proposent deux tailles de stérilet afin que les nullipares aient la taille la plus adaptée à leur col)
* N'est PAS moins fiable que la pilule
(d'ailleurs il y a 20 fois moins de grossesses non désirées sous DIU que sous pilule)
* Est conseillé aux femmes ne souhaitant pas se bourrer d'hormones ( il suffit de se faire poser un stérilet au cuivre)

Je vous invite donc à lire au moins* cette page, et pour être encore plus au fait de votre corps, de la loi, beaucoup d'autres articles du blog de Martin Winckler.


Et je ne vous parle pas des situations ubuesques que l'on peut rencontrer lorsque c'est une adolescente qui a des problèmes gynécologiques:

* les gynécos de ville ne veulent pas la recevoir car "trop jeune et relevant de la pédiatrie",
* l'hôpital qui oriente sur les urgences pédiatriques car "pas l'âge pour les urgences gynéco",
* le gynéco qui dans un premier temps refusait de recevoir car patiente trop jeune mais qui finalement accepte mais lors de la consultation, refuse que vous accompagniez votre fille qui le demande,
* les gynécos qui vous envoient bouler lorsque vous demandez un rendez-vous pour votre ex-belle fille de 14 ans alors, car vous expliquez que vous trouvez qu'elle dégage une drôle d'odeur et que même si elle maintient ne pas avoir oublié de tampon, vous vous dites que ce ne serait pas délirant pourtant. Et que finalement vous obtenez après du presque harcèlement téléphonique un rendez-vous deux jours plus tard, le gynéco vous engueule presque d'avoir fait risquer une septicémie à cause de ce foutu tampon...

Alors s'il vous plaît, mesdames, messieurs, femmes, maris, mères, pères, désacralisez le cul, mais désacralisez aussi le gynéco. Qu'une femme se connaisse dans ses mécanismes de plaisir, c'est génial, mais qu'elle connaisse également son corps, qu'elle l'écoute, ça peut être vital. Et un gynécologue, même avec ses années de médecine, ne saura jamais mieux qu'elle ce qu'elle ressent, ce qu'elle endure, pour peu qu'elle ai appris à s'écouter.
Et s'il faut en faire appel aux sacro-saints concepts D/s: le premier enseignement à la soumise devrait être celui de son corps et de ses droits... Sourire*


vendredi 2 mars 2018